Philippines

Les Philippines, en forme longue la République des Philippines, en tagalog Pilipinas et Repúbliká ng̃ Pilipinas, en anglais Philippines...


Catégories :

Philippines

Définitions :

  • philippine - Utiliser «Philippin» pour référer aux hommes ou groupes mixtes et «Philippine» en référence aux femmes. (source : edukits)
Repúbliká ng̃ Pilipinas (tl)
Republic of the Philippines (en)
República de Filipinas (es)
République des Philippines (fr)
Drapeau des Philippines Armoiries des Philippines
(Drapeau des Philippines) (Armoiries des Philippines)
Devise nationale  :
Maka-Diyos, Maka-Tao, Makakalikasan at Makabansa
Pour l'amour de Dieu, du peuple, de la nature et du pays
carte
Langue officielle Filipino et anglais
Capitale Manille
14°35′N 121°0′E / 14.583, 121
Plus grande ville Quezon City, Cebu City, Zamboanga, Davao, Bacolod City, Iloilo, Ángeles, Batangas, Makati, Pasig City, Cagayan de Oro...
Forme de l'État République
 - Président
- Vice-président
Benigno Aquino III
Jejomar Binay
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 71e
300 400 km2
0, 68%
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 13e
97 976 603 hab.
289 hab. /km2
Indépendance
 - Date
Des États-Unis
4 juillet 1946
Gentilé Philippins, Philippines
PIB (PPA) (2009) 320 milliards USD[1] (36e)
PIB (nominal) (2009) 161 milliards USD[2] (45e)
IDH (2007) Augmentation 0, 751 (moyen) (102e)
Monnaie Peso philippin (PHP)
Fuseau horaire UTC +8
Hymne national Lupang Hinirang
(Pays choisi)
Domaine internet . ph
Indicatif
téléphonique
+63


Les Philippines, en forme longue la République des Philippines, en tagalog Pilipinas et Repúbliká ng̃ Pilipinas, en anglais Philippines et Republic of the Philippines, en espagnol Filipinas et República de Filipinas, est un pays constituée d'un archipel de 7 107 îles dont onze d'entre elles totalisent plus de 90 % des terres et légèrement plus de 2 000 uniquement sont habitées, tandis qu'environ 2 400 îles n'ont même pas reçu de nom.
On peut distinguer trois zones géographiques : Luçon, les Visayas et Mindanao. Luçon est l'île la plus vaste et la plus septentrionale, et qui abrite sa capitale, Manille, et la plus grande ville du pays, Quezon City. Au centre, le groupe dense des Visayas comprend les îles de Negros, Cebu, Bohol, Panay, Masbate, Samar et Leyte. Au sud, Mindanao est la seconde île par sa superficie ; ses principales ville sont Davao, Marawi, Zamboanga et Cagayan de Oro. Au sud-ouest de Mindanao se trouvent les îles de Sulu, telles que Basilan, Jolo et Tawi Tawi, proches de Bornéo. Celles-ci sont spécifiquement confrontés au groupe islamiste terroriste Abu Sayyaf. Enfin, à l'ouest des Visayas, couvre l'archipel de Palawan qui compte à lui seul plus de 1 700 îles. Ces îles se situent à l'ouest de l'océan Pacifique à à peu près 1 000 kilomètres au sud-est du continent asiatique. Il fait partie des deux seuls pays à dominante catholique en Asie (avec le Timor oriental) et l'un des plus occidentalisés. L'Espagne et les États-Unis, qui ont tous deux colonisé le pays, ont chacun eu une grosse influence sur la culture philippine qui est un mélange unique d'Orient et d'Occident.

L'archipel philippin se situe entre 116° 40'et 126° 34'de longitude est et 4° 40'et 21° 10'de latitude nord. Il couvre sur 1840 km du nord au sud et sur 1104 km d'est en ouest . Il est bordé à l'est par la mer des Philippines, à l'ouest par la mer de Chine et au sud par la mer de Célèbes, mais se trouve plus populairement dans l'Océan Pacifique. Au sud se trouvent l'île de Célèbes et l'archipel des Moluques, qui appartiennent à l'Indonésie. Au sud-ouest se trouve l'île de Bornéo, partagée entre la Malaisie et l'Indonésie. Au nord on trouve Taïwan ainsi qu'à à peu près 500 km à l'est , les îles Palaos.

Préhistoire

La vallée de Cagayan au nord de Luçon contient de nombreux outils préhistoriques de pierre qui témoignent de la présence d'hominidés chasseurs de grand gibier tels le stégodon (éléphant préhistorique), le rhinocéros, le crocodile, la tortue, le sanglier et le daim. Les grottes de Tabon, localisées sur l'île de Palawan, montrent des traces d'installation qui remontent à plus de 30 500 ans ; ces chasseur-cueilleurs utilisaient des éclats de silex comme outils. Sur Mindanao, ces outils préhistoriques sont en abondance, ce que le héros national José Rizal remarque lui même dans les années 1880, grâce à ses nombreuses connaissances scientifiques ainsi qu'à ses contacts avec la communauté archéologique espagnole et allemande.

Après la dernière ère glaciaire, le niveau de la mer s'élève d'environ 35 mètres submergeant ainsi l'isthme reliant les Philippines au continent, tout en donnant naissance aux mers peu profondes localisées au nord de Bornéo.

Les flux de populations ne deviennent envisageables que grâce à l'utilisation de pirogues de type prao, construites à partir de troncs d'arbres évidées par des piochons (NdT adze en anglais). Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2000 av. J. -C. , des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines. De nouvelles migrations débutent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1500 av. J. -C. , un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont probablement les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité. Actuellement, le mot en langue Filipino qui sert à désigner «village» – barangay – a une étymologie proche du mot bateau.

Les peuples de la mer

La mer de Chine méridionale possède des courants qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. De fait, lors de la mousson du sud-ouest , entre juin et septembre, la navigation à partir des côtes ouest des Philippines jusqu'au nord de la mer de Chine méridionale se trouve simplifiée. Lors de la mousson de nord-est , de décembre à février, c'est la navigation entre la mer de Chine méridionale et le Viêt Nam qui devient plus facile. À partir du Viêt Nam, les navigateurs peuvent ainsi voyager vers l'est le long des latitudes 11 et 14 degrés, à destination de Palawan ou Mindoro, dans des bateaux à faible tirant d'eau.

Les zones d'habitation sont choisies pour leur ressources en eau douce, mais comme la terre est abondante, le commerce avec les autres peuples de la mer apporte un support aux échanges culturels et religieux.

Jarres enterrées

Le fait d'enterrer des jarres est une coutume qui est pratiqué du Sri Lanka jusqu'à la plaine de Jarres du Laos ainsi qu'au Japon. On retrouve aussi des traces de ces pratiques dans les grottes de Tabon à Palawan. Un exemple d'une telle jarre, utilisée comme urne funéraire lors de funérailles secondaires, est conservé au Musée National des Philippines. Ce trésor national est une jarre dont le couvercle est surmonté par deux figures, l'une représentant le défunt avec les bras croisés et les mains touchant les épaules, l'autre représentant un timonier. Tous deux sont assis dans un prao dont le mât est absent. À cette période, les rites funèbres secondaires sont pratiqués dans l'ensemble des Philippines : les os sont enterrés une seconde fois, et certains dans des jarres prévues à cet effet. Soixante-dix-huit poteries en terre cuite à vocation funéraire ont aussi été retrouvées dans la grotte de Manunggul, à Palawan.

Troc et échanges

Un pièce de musée - un piochon (NdT adze en anglais) de cérémonie en jade, de près de 7 cm de long et d'une remarquable qualité pour un outil primitif - est un indice sur les sources de richesse des Philippines. Mais on ignore précisément ce que ces peuples de navigateurs échangeaient à part peut-être du jade et de l'or.

Au début, les objets les plus prisés sont les jarres, symbole de richesse dans toute l'Asie du Sud, puis ensuite, le métal, le tabac et le sel. Ceci est échangé contre du cuir, des cornes de rhinocéros, des becs de calao, de la cire d'abeille, des nids d'oiseaux, de la résine.

Histoire

Article détaillé : Histoire des Philippines.

Un document pourrait renverser les théories admises pour l'histoire des Philippines. C'est une plaque de cuivre découverte en 1989 dans la baie de Laguna près de Manille, et qu'on a baptisée "Laguna copperplate". Ecrite dans un alphabet comparable à celle des inscriptions javanaises de la même époque, elle porte la date de 822 de l'ère Saka, soit 900 après J. -C. Elle présente les particularités suivantes comparé aux inscriptions de Java :

L'archipel de Sulu dans le sud des Philippines se trouve sur une route maritime qui va de la Chine aux Moluques. Le commerce avec les marchands chinois fait sa prospérité. Le royaume de Sulu est probablement fondé à la fin du XIVe siècle.

Le commerce maritime asiatique

Depuis le IIIe siècle, les peuples des Philippines sont en contact avec les autres peuples d'Asie du Sud-Est, surtout d'Indochine, Bornéo et Sumatra. Avec l'avènement de la dynastie Ming, ils passent dans la sphère d'influence chinoise. C'est la thalassocratie ou gouvernance des côtes qui prévaut.

L'histoire préhispanique

Jeune femme négritos, venant de l'île de Panay

On a longtemps pensé que les Négritos, dont une population subsiste toujours aux Philippines ainsi qu'en Indonésie, furent les premiers habitants des Philippines. Originaires du sud-est de l'Asie, ils auraient atteint l'archipel en franchissant des ponts de glace au cours de la dernière période glaciaire. Cependant, les découvertes archéologiques des dernières décennies mettent en évidence la présence d'un groupe antérieure aux Négritos, de type négroïde océanique et australoïde.

Des fouilles effectuées dans la vallée de Cagayan ont mis au jour les restes fossilisés d'animaux accompagnés d'outils. Il existait par conséquent une espèce humaine, peut-être aussi ancienne que l'homme de Pékin et l'homme de Java, bien avant l'arrivée des Négritos ; mais à ce jour, aucun ossement humain n'y a été exhumé. Les plus anciens restes humains connus sont ceux de l'homme de Tabon (environ 22 000 ans av. J-C, découvert en 1962 dans la grotte de Tabon, au nord de l'île de Palawan. Dans cette grotte, localisée dans une falaise face à la mer de Chine méridionale, on a retrouvé un crâne fossilisé, d'autres ossements humains et d'animaux (oiseaux, chauves-souris) et des outils en pierre taillé par éclats qui remonteraient à la fin du pléistocène. Les Négritos auraient par conséquent succédé à ce groupe avant qu'eux-mêmes ne soient repoussés vers les montagnes pas les migrations indonésiennes (VIIIe-IIIe millénaire av. J. -C. ) puis malaises (IIe siècle av. J. -C. XIIIe siècle ap. J. -C. ).

Jusque vers l'an 1000 de l'ère chrétienne, les Philippines possédaient une population organisée en tribus dispersées, sédentarisées pour la majorité dans de petits villages isolés ou vivant une existence semi-nomade dans les régions montagneuses de l'intérieur. Ces tribus tiraient leur subsistance de la culture de riz et de la pêche, ou, pour les nomades, de la chasse, de la cueillette et de la culture sur brûlis. Des immigrants malais importèrent de fer et le tissage.

Les contacts de ces peuplades avec le monde extérieur, jusqu'alors particulièrement réduits, se multiplièrent à partie de l'an 1000, avec l'arrivée de plus en plus fréquente de marchands chinois, indiens, arabes et indonésiens qui troquaient céramiques, textiles, métaux et sans doute toutes sortes de verroteries contre des perles, du corail, de l'or, du riz et du poisson séché. Les Chinois, qui avaient établi des échanges commerciaux dès le IXe siècle, installèrent des communautés permanentes au XIIe siècle. Les Philippines passèrent ensuite sous la domination des royaumes maritimes indo-malais de Sri Vijaya, sur l'île de Sumatra, puis de Majapahit, sur l'île de Java. Au XIVe siècle, une nouvelle vague d'immigration malaise commença à diffuser l'islam, en premier lieu dans les îles de Sulu, ainsi qu'à Mindanao, puis plus au nord, à Luçon et dans les Visayas.

La période espagnole

Fernand de Magellan (Fernão Magalhæs), explorateur portugais voyageant pour le compte de l'Espagne, est le premier Européen à arriver aux Philippines, le 16 mars 1521. Les îles ont été appelées ainsi en l'honneur de l'Infant d'Espagne, le futur Philippe II d'Espagne, par Ruy López de Villalobos peu après leur découverte. L'archipel est entré dans l'Empire colonial espagnol à partir de 1565.

En 1578, l'Espagne lance une expédition contre le sultanat de Sulu. Sulu réplique en pillant les villes côtières des Visayas et Luzon, contrôlées par les Espagnols. Le gouvernement colonial envoie au moins cinq expéditions punitives contre Sulu. En 1638, il occupe la capitale, Jolo, et y laisse une garnison. En 1646, cette garnison est rappelée à Manille et Sulu est abandonnée.

En 1611 (soit moins d'un siècle après le débarquement de Magellan), la première université du pays, mais également d'Asie, est fondée : c'est Santo Tomas, qui demeure l'une des grandes références manilènes actuelles.

À défaut de disposer d'or et d'épices, le pays a été reconnu comme une tête de pont pour l'évangélisation de la Chine et du Japon. Le premier saint philippin, Lorenzo Ruiz, est d'ailleurs un Indio emmené avec lui par saint François-Xavier. Si l'objectif religieux a échoué suite aux réactions, négatives pour le moins, des empires chinois et japonais envers la présence chrétienne, l'Église a été rapidement investie aux Philippines, par les monarques espagnols, de pouvoirs étendus (justice, ordre public, collecte des impôts). C'est ce que les historiens philippins évoquent par le terme de friocracy – le règne des frères (au sens des ordres religieux).

De fait, jusqu'au début du XIXe siècle, l'autorité officielle dans l'archipel a été exercée depuis le lointain Mexique, où résidait le vice-roi chargé des Philippines. Éloignement de Mexico, éloignement de Madrid : l'influence de l'Église n'en a été que plus forte, avec un certain nombre de conséquences toujours visibles actuellement : un chapelet d'édifices religieux uniques en Asie (et dans le monde, si on songe à l'architecture typique des églises philippines)  ; une économie dominée par l'importance de la propriété immobilière (quand les ordres se sont scindés de leurs biens après l'indépendance de 1898, ils les ont vendus à quelques grandes familles blanches ou métisses toujours puissantes)  ; une culture à la fois assez non-violente et conservatrice sur le plan du contrôle des naissances, surtout. Le professeur Teodoro A. Agoncillo, auteur d'une History of the Filipino people (8e éd. 1990) parle à ce sujet d'un phénomène d'amalgamation of Church and State. La mainmise des pouvoirs religieux est finement décrite et analysée dans les romans de José Rizal (1861–1896).

Dans les années 1840, l'intérêt des puissances coloniales pour Sulu s'accroît. Le gouvernement colonial espagnol occupe de nouveau Jolo en 1851. Le sultanat s'étendait sur l'archipel de Sulu et la côte nord-est de Bornéo (soit l'est de l'actuel Sabah en Malaisie). En 1877, le sultan, qui s'était réfugié sur une autre île, donne ses possessions de Bornéo en bail à la British North Limiteo Chartered Company. Après une longue résistance, Sulu accepte de devenir vassal de l'Espagne en 1878. L'Espagne évacue Sulu en 1899.

À la fin du XIXe siècle s'est développé un mouvement de libération, dont l'un des personnages clés fut le poète et écrivain José Rizal. Chirurgien ophtalmologue constitué en Europe, il nourrit son projet révolutionnaire d'une conception inspirée par ses lectures de Don Quichotte. Surnommé le Don Quichotte des Philippines, il est exécuté par les autorités espagnoles en 1896. Il devient aussitôt un martyr national, ce qui renforce la résistance au régime colonial.

La période américaine

Les États-Unis encouragent le mouvement d'indépendance et se décident à intervenir militairement aux Philippines à l'appel d'Aguinaldo (guerre hispano-américaine). Le 10 décembre 1898, le traité de Paris met fin au conflit. L'Espagne cependant n'accorde pas l'indépendance aux Philippines mais les vend aux États-Unis pour 20 millions de dollars. La colonisation par conséquent se poursuit sous le joug d'un nouveau maître. C'est pourquoi, dès le 4 février 1899, une nouvelle guerre oppose les indépendantistes philippins aux États-Unis (guerre américano-philippine). Débute une période intensive de déshispanisation au profit d'une anglicisation de la culture. En 1935, les États-Unis accordent aux Philippines un statut de semi-autonomie conçu pour accompagner le pays vers son indépendance. À partir de cette date, un président élu les représente au niveau international. Le premier est Quezon, qui a donné son nom à l'une des villes de la banlieue de Manille.

En 1937, sur proposition du National Language Institute, le président Quezon fait du tagalog, le dialecte parlé autour de la capitale et de la rivière Pasig, la langue nationale. On note à ce sujet que cinquante ans plus tard, la Constitution de 1987 (article XIV, section 6) précise que la langue nationale est le philippin, notion plus large que le tagalog. L'anglais a néanmoins sa place : "for purposes of communication and instruction, the official languages [à distinguer par conséquent du national language] are Filipino and English" (article XIV, section 7).

L'occupation japonaise

En 1942, lors de la Deuxième Guerre mondiale, le pays passe sous occupation japonaise, les mouvements de résistance sont particulièrement actifs et la répression japonaise, féroce. Les forces d'occupations commettent de nombreuses atrocités dont la marche de la mort de Bataan (environ 20 000 morts) et le massacre de Manille en février 1945, où plus de 100 000 civils trouvent la mort. Le général Douglas MacArthur, qui ne réussit pas à repousser l'invasion d'origine et doit fuir en Australie en abandonnant ses hommes, prend sa revanche en 1944–1945 et libère l'archipel. Le pays obtient son indépendance le 4 juillet 1946.

La période contemporaine

À l'issue de la guerre, les Philippines sont malgré tout l'un des pays les plus développés d'Asie. Par la suite, le développement prend du retard à cause d'une faible croissance économique, d'une démographie galopante et d'un fort taux de corruption. Aujourd'hui, la croissance y est modérée comparé aux pays voisins du Sud-Est asiatique, principalement portée par les contributions d'une importante population de travailleurs émigrés, les OFW – Oversea Filipino Workers (fréquemment installés à Hong-Kong, à Singapour, dans les pays du Golfe Persique, ainsi qu'aux États-Unis et en Europe, surtout en Italie) – mais aussi par les investissements directs étrangers. Ces investissements ont lieu dans les secteurs des technologies de l'information et de la communication (NTIC) mais également dans les secteurs qui demandent une main-d'œuvre à faible coût.

Le sud du pays, surtout l'île de Mindanao, connaît une crise politique due à des mouvements séparatistes musulmans comme Abu Sayyaf et le Front Moro de libération islamique, s'opposant depuis les années 1970 au pouvoir de Manille, particulièrement proche de l'Église catholique.

Politique

Article détaillé : Politique des Philippines.
L'actuel président des Philippines, Benigno Aquino III.

Les Philippines obtiennent une indépendance presque totale le 24 mars 1934 par le Tydings-McDuffy Act. Le premier président est élu en 1935, tandis que la République des Philippines a obtenu son indépendance totale. Le dispositif gouvernemental des Philippines est inspiré du dispositif américain. La constitution de 1987, adoptée sous le régime de Corazon Aquino, rétablit un dispositif présidentiel avec un pouvoir législatif bicaméral et un pouvoir judiciaire indépendant.

Pouvoir exécutif

Le président, élu au suffrage populaire pour un mandat de six ans, cumule les charges de chef de l'État, chef du gouvernement, et commandant en chef des forces armées. Il appelle et peut démettre les ministres. Il ne peut pas se représenter pour un nouveau mandat, sauf dans le cadre d'une succession constitutionnelle et s'il est en poste depuis moins de quatre ans. Le vice-président est aussi élu au suffrage universel. Quoique ce ne soit pas forcément le cas, il fait le plus souvent partie du cabinet présidentiel.

Pouvoir législatif

Le parlement philippin se compose deux chambres : le Sénat et la Chambre des représentants. Les membres des deux chambres sont élus au suffrage universel. Le Sénat compte 24 membres élus sans circonscriptions pour un mandat de six ans. Il peuvent se représenter une fois. La Chambre des représentants compte 250 membres, dont 206 sont élus par le peuple dans des circonscriptions à siège unique. Les 44 membres restant sont élus selon un dispositif complexe de listes présentées par les partis. Tous sont élus pour un mandat de trois ans et peuvent se représenter deux fois consécutivement. Si un ou plusieurs sièges sont vacants en cours de législature, la chambre peut décider d'organiser une élection partielle. Les candidats élus siègent pour la fin de la législature, ce qui est décompté comme un mandat complet.

Pouvoir judiciaire

La Cour suprême est la plus haute instance judiciaire des Philippines. Le président dit Chief Justice et 14 juges dits Associate Justices sont appelés par le président sur recommandation du Conseil judiciaire. Voir aussi : Constitution des États-Unis qui a beaucoup inspiré la constitution des Philippines

Relations internationales

La République des Philippines est membre fondateur de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations). C'est aussi un participant actif de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique), un membre du G-24 et l'un des 51 États fondateurs des Nations unies le 24 octobre 1945. Les Philippines sont pour l'instant en conflit avec Taïwan, la République populaire de Chine, et la Malaisie à propos des îles Spratleys, riches en hydrocarbures, ainsi qu'avec la Malaisie à propos de l'État de Sabah. Le fait que le sultan de Sulu ait reçu ce territoire en 1703 du sultan de Brunei est à l'origine de la revendication actuelle des Philippines.

Subdivisions

Carte des Philippines des régions et leurs provinces
Article détaillé : Subdivisions des Philippines.

Les Philippines sont divisées en une hiérarchie d'unités locales de gouvernement (Local Government Units, LGU), la province (lalawigan en filipino) étant la subdivision de base. En 2002, il y a 79 provinces dans le pays, regroupées en 17 régions (rehiyon). Les provinces sont subdivisées en villes et municipalités, qui elles-mêmes sont composées de barangays. Le barangay est la plus petite LGU.

Les régions sont le plus souvent organisées de façon à regrouper des provinces ayant les mêmes caractéristiques culturelles et ethnologiques.

Les provinces sont regroupées en régions pour des raisons de commodité administrative. La majorité des administrations gouvernementales possèdent des bureaux au niveau régional, généralement dans la ville ayant le statut de capitale régionale.

Les régions elles-mêmes ne possèdent pas d'organe gouvernant différent, à l'exception de la Région autonome en Mindanao musulmane et de la Région administrative de la Cordillère, qui sont autonomes.

En 2002, les Philippines comptent 17 régions. Les régions sont géographiquement combinées en trois groupes d'îles : Luçon, les Visayas, et Mindanao.

Villes

Géologie

Les Philippines seraient apparues suite à violents mouvements de soulèvement et dépression de la plaque continentale asiatique, dont elles auraient jadis fait partie avec Bornéo. Des éruptions volcaniques et des tremblements de terre auraient ensuite fragmenté cette masse continentale. Plissé à la fin du tertiaire, puis soumis à une tectonique cassante de très grande amplitude, le relief se définit d'une part par des chaînes montagneuses aux plaines étroites et peu nombreuses et d'autre part, par la proximité de fosses marines parmi les plus profondes du monde (plus de 11000 mètres, à l'est de Mindanao). Actuellement, l'action conjuguée des volcans, des tremblements de terre, de la mousson et des typhons continue de façonner la physionomie de l'archipel.

Le Mont Apo, point culminant des Philippines, s'élève à 2 954 mètres d'altitude sur l'île de Mindanao. Les principaux sommets sont des volcans dont une douzaine demeurent actifs, les plus redoutables étant le Mont Mayon (2 451 m) et le Taal, sur l'île de Luçon. L'archipel appartient en effet à la ceinture de feu du Pacifique.

Géographie

Géographie des Philippines

Les Philippines sont constituées d'un archipel de 7 107 îles, avec une surface totale d'environ 300 439 km2. Les îles s'étendent du nord au sud sur 1 800 km, et d'est en ouest sur plus de 1 100 km. Elles sont divisées en trois groupes : Luçon (Régions I à V + NCR & CAR), où se situe la capitale, Manille, les Visayas (VI à VIII), et Mindanao (IX à XIII + ARMM). La majorité des îles montagneuses sont recouvertes de forêts tropicales et d'origine volcanique comme l'attestent les tremblements de terre habituels et la vingtaine de volcans en activité comme le Pinatubo. L'archipel est aussi soumis aux typhons du Pacifique de l'ouest à raison d'une quinzaine par an, surtout entre Mai et Octobre. Le port de Manille, sur l'île de Luçon, est la capitale et la seconde plus grande ville du pays après Quezon City. Le point le plus culminant est le mont Apo sur l'île de Mindanao qui s'élève à 2 954 mètres.

Relief

D'origine volcanique, les îles des Philippines font partie de la ceinture de feu du Pacifique. Plusieurs volcans sont actifs, la dernière éruption étant celle du mont Pinatubo en 1991. Un autre volcan actif, le mont Mayon, présente la silhouette la plus proche du cône parfait au monde. Le relief se définit d'une part par des chaînes montagneuses aux plaines étroites et peu nombreuses et d'autre part par la proximité de fosses marines parmi les plus profondes du monde, avec d'avantage de 11 000 mètres à l'est de Mindanao. L'ensemble des îles possèdent des plages, mais ces dernières sont le plus fréquemment étroites et les grandes plaines sont mais aussi les cours d'eau navigables sont rares. La majorité des îles étaient couvertes de forêt tropicale, mais la déforestation a réduit sa surface à 10% du pays.

Climat

Le pays est localisé dans la zone tropicale, mais est surtout de type tropical humide : l'est du pays est presque constamment arrosé, alors que l'ouest connaît une saison sèche et des pluies de moussons en été. Son climat local est chaud et humide. En saison sèche, les températures s'échelonnent entre 28 et 37° mais en saison des pluies, ces températures régressent entre 25 et 31°. La moyenne annuelle de température est d'environ 29 °C. Les Philippines connaissent le plus souvent trois saisons : Tág-inít ou Tág-aráw (la saison chaude, ou l'été de mars à mai), Tág-ulán (la saison des pluies de juin à novembre) et Tág-lamíg (la saison froide de décembre à février). Le climat ne connaît quasiment pas d'amplitude thermique servant à définir des saisons. Les précipitations annuelles moyennes s'élèvent à à peu près 1900 mm dans les plaines, et sur la majorité des îles, la saison des pluies coïncide avec la mousson d'été, qui dure de mai à octobre; le vent souffle alors du sud-ouest . L'archipel n'est pas épargné par les typhons et les tempêtes tropicales qui s'invitent entrent juin et octobre : fin novembre 2004, l'un de ces épisodes pluvieux a touché le nord du pays et fait quelque 500 morts et disparus ; le 1er décembre 2006, des coulées de boue consécutives aux pluies du typhon Durian ont enseveli un millier de personnes au pied du Mont Mayon.

Économie

Article détaillé : Économie des Philippines.

L'économie des Philippines, dont le PNB avoisine les 98 milliards de dollars, repose principalement sur l'agriculture, un secteur qui reste peu compétitif par manque d'infrastructures, même si l'industrie s'est énormément développée depuis 1945. Le secteur des services représente plus de la moitié du PIB et bénéficie du mouvement des délocalisations d'entreprises occidentales tels que les centres d'appel. La population philippine œuvrant à l'étranger participe beaucoup à l'économie nationale, dans la mesure où elle contribue à hauteur de 10% à peu près à la formation du PIB.

Agricole : 70 % de la population en dépend. Principales cultures : tabac, produits du cocotier (1er exportateur mondial), ananas, banane (2e exportateur mondial), riz (16e producteur mondial), maïs (13e producteur mondial), chanvre de Manille, canne à sucre (11e producteur mondial), café (14e producteur mondial) et bois tropicaux (à Mindanao) destinés au Japon. Depuis les années 2000, et en raison d'une forte démographie, les Philippines ne sont plus auto-suffisantes en matière de production de riz : elles doivent par conséquent en importer désormais de pays d'Asie voisins, comme le Viêt Nam par exemple.

PIB par habitant source : FMI, World Economic Outlook Database (2006)  : 5 314 US

Minerais : Le chrome, l'or, le cuivre et le minerai de fer sont les principales ressources naturelles des Philippines.

Les Philippines font partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC).

Démographie

Article détaillé : Démographie des Philippines.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

En 1960, les Philippines comptaient 27 millions d'habitants. En 2010, ils sont plus de 92 millions.

Le pays est à grande majorité catholique. Les Philippins sont particulièrement religieux et les services du dimanche et du vendredi sont particulièrement suivis. La Semaine Sainte donne lieu à de grandes parades ainsi qu'à de réels crucifiements, néenmoins condamnés par l'Église. Certaines personnes se font en effet attacher à des croix lors du Vendredi Saint pour commémorer la crucifixion du Christ, et restent ainsi toute la journée. C'est un geste volontaire, exécuté fréquemment par les mêmes personnes qui y voient une manière de pénitence.

La répartition des religions est la suivante :

Santé

Les dépenses pour la santé étaient á 3, 2 % du PIB en 2003. [3] Il y avait 120 médecins pour 100 000 personnes en 2002. [4] Le SIDA n'est pas habituel aux Philippines. [5]

Langues

Les Philippines ont deux langues officielles : l'anglais et le tagalog. À peu près 180 langues et dialectes restent usités dans la totalité du pays, toutes étant des langues austronésiennes. 12 comptent plus d'un million de locuteurs[6], comprenant 94 % de la population. Chacune de ses langues possède sa propre aire géographique mais, au cours du XIXe siècle, la promotion du tagalog et la forte émigration vers l'île principale de Mindanao de populations d'autres îles de l'archipel a quelque peu modifié cette répartition respectant les traditions.

Parmi ces langues, on compte :

L'espagnol, malgré la longue colonisation, n'est parlé que par à peu près 3 millions de personnes. Avant la colonisation, il n'existait pas de langue commune dans l'archipel des Philippines. Mais l'espagnol ne restera parlé que par les colonisateurs et une élite philippine restreinte (qui permettra néanmoins l'émergence d'une littérature philippine en langue espagnole à la fin du XIXe siècle). Quoiqu'une des deux langues officielles de la constitution de 1935, elle sera supplantée par l'anglais. Il n'est plus parlé que par 3 millions de personnes (moitié moins qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale) [6] mais reste une langue auxiliaire, tout comme l'arabe dans les régions du sud.

L'anglais, avec le filipino, est utilisé dans l'enseignement, dans l'administration centrale, dans le monde des affaires et dans de nombreux médias[6].

Quant au filipino, il progresse mais on estime qu'au moins 20 % de la population ne le maîtrise pas correctement[6], obligeant le pays, suivant les régions, à pratiquer le bi ou le trilinguisme.

Article détaillé : Langues austronésiennes.

La cuisine

La cuisine philippine comprend les aliments, les méthodes de préparation et les coutumes alimentaires trouvés dans l'archipel. Le style de la cuisine et les aliments qui lui sont associées ont évolué au cours de plusieurs siècles à partir de son origine malayo-polynésienne et mélangée avec de nombreux origines tels qu'hispaniques, chinois, américain, et d'autres influences asiatiques adaptés aux ingrédients autochtones et le goût local.

Les Philippins mangent habituellement trois repas principaux par jour - agahan ou almusal (petit déjeuner), tanghalían (déjeuner), et hapunan (dîner), plus une collation en après-midi, nommé merienda (une autre variante est minandál ou minindál). Les plats vont du particulièrement simple, comme un repas de poisson salé frit et le riz, les pællas à élaborer et de cocidos créé pour les fêtes.

Les plats populaires incluent le lechón (cochon rôti entier), longganisa (saucisse philippine), tapa (bœuf séché), torta (omelette), adobo (poulet et/ou de porc braisé à l'ail, la sauce soja et le vinaigre), kaldereta (ragoût de chèvre à la tomate), mechado (bœuf ou du porc cuit dans une sauce tomate), pochero (bœuf de banane et sauce tomate), afritada (porc ou de bœuf mijoté dans une sauce tomate avec des légumes), Kare-Kare (queue de bœuf et légumes cuits à la sauce d'arachide), de la jambe croustillant PATA (porc), hamonado (viande de porc dans une sauce sucrée d'ananas), sinigang (porc, du poisson ou de crevettes dans le ragoût de tamarin), pancit (nouilles sautées), et lumpia (nems frais ou frits).

Faune et Flore

Un tarsier des Philippines

Selon une légende de Java, l'Asie formait jadis un continent unique qui fut fragmenté en neuf terres. Les nombreux éléments communs de la faune et de la flore qui donnent leur unité secrète à ces îles désormais dispersées (et excitent la curiosité des scientifiques), apportent un certain crédit à la légende. Suite à la baisse du niveau des mers, il y a 5000 ans, une série d'isthmes auraient émergé dans les eaux peu profondes entre l'île de Palawan et Bornéo, ainsi qu'entre l'île de Mindanao et des Célèbes. Ces ponts terrestres ont permis des migrations de faune et de flore dont les adaptations et les mutations font la joie des naturalistes. On trouve ainsi plus de soixante espèces végétales endémiques de Bornéo dans les îles méridionales de Mindoro, Palawan et Mindanao. Certaines plantes identifiées comme originaires des Célèbes et des Moluques sont particulièrement beaucoup répandues aux Philippines : il s'agit essentiellement de fougères, d'orchidées et du diptérocarpe, l'arbre national, aussi nommé narra, pouvant atteindre 35 mètres de hauteur, abondant dans les forêts primaires de l'archipel.

Les régions sauvages de Palawan et les îles Calamian toutes proches, abritent certaines espèces animales comme le chevrotin, la belette, la mangouste, le porc-épic, la mouffette, le fourmilier et la loutre, qu'on retrouve au sein des terres de Bornéo. Certaines espèces de musaraignes de Palawan, ainsi qu'une espèce rare de chauve-souris de Mindanao existent aussi aux Célèbes. Sous les eaux, on rencontre une grande variété de poissons commun à l'est de Sumatra, à l'ouest de Bornéo et au sud-ouest des Philippines. Enfin, de nombreux oiseaux originaires de Malaisie et de Bornéo viennent nicher à Palawan.

Il semble aussi qu'une passerelle terrestre, plus ancienne que les passages méridionaux, reliait jadis les Philippines à l'île de Taïwan, quand cette dernière était toujours rattachée au continent asiatique. Les restes d'une espèce préhistorique d'éléphant nain, le stégodon, ont en effet été retrouvés à la fois à Taïwan et dans plusieurs régions des Philippines.

Education

Aux Philippines, l'école est gratuite et obligatoire pour l'ensemble des enfants âgés de sept à douze ans. Quoique le tagalog soit enseigné et que, dans les plus petites classes, des dialectes locaux soient en usage, l'anglais n'en demeure pas moins la première langue enseignée. L'influence de l'Espagne et de l'Église catholique a été prépondérante. L'Église possède toujours plus de 400 établissements d'enseignement, plus d'une centaine d'universités, dont l'université San Tomas, fondée en 1619. Cette empreinte hispanique et religieuse explique le fort taux d'alphabétisation qui s'élève à 97 % tandis qu'il est toujours inférieur à 90 % en Asie du Sud-Est .

Les sports

Aux Philippines, comme dans énormément de pays d'Asie, la passion du sport se confond au jeu ainsi qu'aux paris, comme en témoignent les trois grands événements sportifs internationaux qui enflammèrent des paris énormes qu'ils occasionnèrent : l'historique combat de boxe opposant Mohamed Ali à Jœ Frazier le 1er octrobre 1975 à Manille ou encore le Championnat du monde de basket-ball de même à Manille en 1978 et , la même année, la finale du Championnat du monde d'échecs durant laquelle Viktor Kortchnoï affronta Anatoli Karpov à Baguio.

Tout autant que les arts et la gastronomie, les sports pratiqués aux Philippines portent la marque des colonisateurs successifs. Les parcours de golf, les terrains de polo, la passion pour le basket, sont tout autant de signes de la présence américaine. Seuls sont nommés à disparaître les bamboo bowl de football américain. À côté des sports d'origine occidentale subsistent toujours quelques «jeux» respectant les traditions qui ne sont plus pratiqués que marginalement depuis une quinzaine d'années : le sipa, néenmoins toujours particulièrement populaire en Thaïlande et en Malaisie, où cette forme de lutte que les Ifuagos pratiquent à l'occasion des fêtes respectant les traditions.

Le basket-ball

Le basket-ball est le sport le plus populaire du pays et le plus pratiqué par la population, seul pays d'Asie où il a vraiment pris un essor important depuis la création en 1975 d'un championnat national professionnel avant d'en voir apparaître un autre, vingt-trois ans après, mais qui fut financièrement arrêté en 2002. Même si les joueurs philippins n'ont généralement pas l'avantage de la haute taille de leurs adversaires occidentaux, ils sont parmi les meilleurs au monde. Toute l'année est ponctuée par des compétitions d'amateurs, des tournois scolaires, des rencontres régionales, des championnats professionnels et internationaux. Les Philippins se sont classés cinquièmes aux Jeux Olympiques de Basket-ball en 1932, et depuis plus de soixante ans, sont les champions incontestés d'Asie. L'enthousiasme pour le basket-ball est en partie dû au fait que l'équipement est des plus simples et le terrain de taille réduite. Chaque ville possède son terrain de basket, voisinant fréquemment sur la place de l'église et de la mairie. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à y jouer, improvisant des paniers avec de pauvres mais efficaces moyens de construction comme panier de basket.

Le golf

Peu de pays d'Asie peuvent égaler la quantité et la qualité des terrains de golf philippins. Il existe plus de quinze sites répartis dans tout l'archipel, parmi lesquels les plus anciens de tout le sud-est du continent asiatique voisinent avec les dernières créations les plus prestigieuses des principaux concepteurs de terrains de golf du monde. Le Grand Manille, avec ses vingtaines de parcours, peut se vanter d'être la première capitale asiatique du golf. Il n'est pas rare pour un Japonais d'apprendre les rudiments de ce sport sur les terrains d'entraînement de Tokyo puis d'aller faire son premier parcours à Manille.

Les parcours de golf des Philippines sont basés dans un environnement qui offre aux golfeurs l'ensemble des atouts qui viennent s'ajouter au plaisir sportif : l'éternel soleil, l'air pur de la mer et de la montagne, collines de cocotiers et de pins. Sur l'île de Panay, à l'ouest des Visayas, dans la ville d'Iloilo City, se trouve le parcours de golf de Santa Barbara, qui fut construit par des soldats américains au début du XXe siècle, qui, malgré son allure modeste, est probablement le plus ancien de l'archipel et même de toute l'Asie. Plus à l'est , dans les Visayas centrales, celui de la ville de Cebu City, (Negros Oriental), offre des parcours aussi intéressants que complexes, dont le plus connu est le Cebu Country Club, ce dernier contant dix-huit trous, long de 5, 72 km. À Mindanao, le golf d'Apo Golf and Country Club, principal parcours de l'île, se situe près du centre-ville de Davao. Dominé par le mont Apo, le parcours suit des courbes douces et vallonnées d'un paysage parsemé de fleurs tropicales, d'agoho et de cocotiers. Au nord de l'île de Luçon, Baguio, résidence d'été des Philippins aisés, à 1 520 m d'altitude, offre aux golfeurs l'air frais de ses montagnes. Le Baguio Country Club et le Camp John Hay sont localisés dans une des plus jolies régions du pays et entourés de pins imposants, de collines verdoyantes et luxuriantes. Mais le premier, endommagé lors du tremblement de terre de 1990 qui fera 1 500 morts, fut impraticable les quelques années suivantes.

Quant aux championnats, ils se déroulent pour la majorité à Manille. Le parcours est du Wack Wack Golf and Country Club, qui accueille habituellement l'Open des Philippines, sert de référence à l'ensemble des autres terrains de l'archipel. Le Valey Golf Club, parcours vallonné localisé dans les contreforts d'Antipolo, à 40 min de Manille, rivalise avec le Wack Wack. Un long parcours plat se trouve non loin de là : le Villamor Air Base Club. Les atouts naturels du pays n'ont pas échappé à l'attention des architectes des golfs les plus connus : Robert Trent Jones et son fils sont les auteurs des parcours du Luisita Golf and Country Club à Tarlac, du Canlubang Golf and Country Club de Laguna, d'Alabang à Manille et de Calatagan à Batangas. La pierre angulaire reste néanmoins le Puerto Azul Beach and Country Club. Aux Philippines, le golf peut être joué toute l'année, mais la meilleure saison couvre de septembre à mars à cause de la saison chaude du pays qui fait son apparition.

Le polo

Le polo demeure à Manille tout autant sinon plus qu'ailleurs un sport réservé à une élite. Le golf et d'autres sports jadis reconnus comme tels se sont popularisés, mais le polo reste un sport onéreux. De bons chevaux coûtent entre 400 000 à 730 000 pesos soit entre 6 900 et 11 800 euros, à quoi viennent s'ajouter les frais d'entretien, d'entraînement, les soins vétérinaires, les transports et évidemment le matériel (selles, maillets, balles, costume) et bien d'autres dépenses. Le polo oppose deux équipes de quatre cavaliers. Chaque match se divise en six périodes nommées des chukkers, durant chacune sept minutes. Le jeu se déroule sans interruption, à l'exception de courts intervalles après chaque chukka quand les cavaliers changent de monture. A Manille, une douzaine de cavaliers uniquement ont un équipage complet, ce qui veut dire qu'ils disposent chacun de six chevaux, soit un pour chaque chukka.

La saison du polo, aux Philippines, commence à la fin de la saison humide et dure jusqu'au retour des pluies, comme le golf. Les principaux tournois sont programmés à des dates déterminées par la tradition : les tournois ouverts sont financés par des entreprises privées. Les tournois anciens et connus, comme la Cameron Forbes Cup et la Past President's Cup, ont lieu respectivement entre les mois de janvier et février. Le Manila Polo Club, fondé en 1909 par le gouverneur William Cameron Forbes, réunissait l'élite de la capitale. Jusqu'à Pearl Harbor, l'histoire du club reflète le colonialisme américain dans l'archipel. Le club, qui se composait en particulier de hauts fonctionnaires et d'officiers américains, puis d'hommes d'affaires, est devenu plus cosmopolite, et les Philippins y sont désormais majoritaires. Avant la Deuxième Guerre mondiale, ce club de polo, présidé par le gouverneur, le haut commissaire et ensuite, l'ambassadeur des États-Unis, formait le bastion chic de la communauté américaine. Après sa disparition durant la guerre, un club provisoire, où les Philippins étaient désormais admis, fut rouvert à Parañaque City en 1946. Les sentiments nationalistes de l'après-guerre avaient fait leur chemin. En 1950, le club fut relogé à Forbes Park, à Makati, actuel centre d'affaires de Manille. Localisé sur un terrain vaste et un peu vallonné, il est complexe d'imaginer que la ville couvre tout autour. On parle depuis une vingtaine d'années de vulgariser ce sport, ou tout au moins d'en populariser le spectacle en retransmettant les grandes rencontres à la télévision.

Les courses de chevaux

Le champ de course de Manille, familièrement nommé San Lazaro, se trouve sur Felix Huertas Street, dans le quartier de Santa Cruz. Les courses de chevaux ont été introduites aux Philippines vers les années 1860. À l'époque, le Manila Jockey Club organisait deux fois par an des courses plutôt huppées. Les spectateurs s'y rendaient dans des calèches flamboyantes, les femmes en robe longue et ombrelle, les hommes en redingote à boutons et cravate à " la mode d'Ascot ". Après les courses, les spectateurs se rendaient au bal, donné au même lieu. Actuellement, les jockeys, en casaques de couleurs, montent des pur-sang importés. Les moyens les plus modernes sont mis en œuvre tels qu'un totaliseur, des ordinateurs, caméra et photo finish, cabines climatisées avec enregistrement automatique des paris et bien d'autres. À Manille, les courses de chevaux sont devenues une entreprise commerciale à part entière.

Au début des courses, les spectateurs se réunissent dans l'enceinte face au podium, à côté du paddock où sont parqués les chevaux, une race de petite taille mais hardie. Ce qui fait l'originalité d'une course de chevaux philippine, c'est sa simplicité : pas de snobisme, pas de turf soigneusement entretenu (le champ de course est en sable), pas de tenues élégantes. Les courses sont un sport dans sa forme la plus pure, un spectacle et une fête célébrant la beauté des chevaux, et non un de ces événements sociaux quelque peu prétentieux comme on peut en rencontrer en Europe. Le champ de course de Felix Huertas Street est un ovale parfait d'un pourtour de 1 200 mètres, dont la taille formidable paraît accrue toujours dans les jeux de la lumière matinale. Le sol se compose d'une couche de sable recouvrant une base de pierre tendre et de charbon. Le champ est entouré de dizaines d'écuries au sommet desquelles les lads se perchent pour suivre l'évolution de leur favori. Le spectacle des chevaux, dont les sabots soulèvent un sable fin comme de la poussière, créant autour d'eux une sorte de halo argenté, le bruit sourd de leur course souple, le mouvement des muscles sous la peau luisante valent leur pesant d'or, tout comme les paris, fort lucratifs qui atteignent à peu près quinze millions de pesos, soit 230 000 euros chaque week-end. L'épreuve principale est la Gran Copa Cup. Les autres courses importantes sont la Founders Cup, la Presidential Cup et en particulier le National Grand Derby.

La pelote basque

La pelote basque, nommée jai-alai aux Philippines (prononcé raî-alaî) fait partie des sports préférés des Philippins. Importé du Pays basque il y a à peu près un siècle, ce sport est fréquemment pratiqué aux Philippines par des descendants de colons basques. Les pelotaris sont généralement jeunes, entre vingt et trente ans, et extragénéralement performants, conséquence d'un entraînement intensif. Toute l'excitation du jeu vient de la rapidité stupéfiante des échanges, la balle étant propulsée à des vitesses pouvant atteindre 240 km/h. Les joueurs portent d'ailleurs des casques de protection. Un match de jai-alai forme un spectacle aussi surprenant que passionnant. Les joueurs arborent des chemises bariolées respectant les traditions et se déplacent avec agilité, escaladant quelquefois le treillis métallique qui sépare le terrain de jeu des spectateurs pour pouvoir, s'il le faut, renvoyer une balle complexe.

Les blocs de granit du fronton de Manille, dans Taft Avenue, ont été importés de Shangai, en Chine, lors de la démolition du stade reconnu comme appartenant à un passé décadent. L'inauguration de ce terrain en 1940 par le président Manuel Quezon fut annoncée à l'époque comme l'événement social et sportif principal de toute l'histoire de Manille. Les matchs de jai-alai débutent l'ensemble des après-midi sauf les dimanches et jours fériés, à 17 h. Chaque session comporte 14 matchs, avec une pause d'environ 15 minutes entre chaque partie. Les matchs de pelote basque sont gratuits et les gradins sont l'ensemble des soirs pleins à craquer de supporters bruyants tellement ceux-ci sont passionnés. Les paris, légaux, se déroulent dans une atmosphère de franche surexcitation. Le jai-alai déchaîne les émotions fortes des Philippins, et c'est en criant kill ! kill ! ou encore mata ! mata ! ce qui veut dire tue ! tue ! que les joueurs, dans une course incessante, tentent de tromper l'adversaire par la violence des coups et l'habileté des déplacements. Sur le mur du terrain figure la sentence : «El fallo del juez es inapelado» («La décision de l'arbitre est sans appel»), mais ceci n'empêche nullement la foule de siffler, huer, vitupérer, taper du pied et jurer si elle est en désaccord avec une décision importante. Les paris sur les matchs de jai-alai à Manille représentent des enjeux énormes : près de 20 % de la population s'y adonne, soit à peu près plus d'un demi million de paris journaliers.

Les arts martiaux

La plupart des sports de combat sont connus de l'ensemble des visiteurs qui savent que le karaté, le kung-fu et le tæ-kwon-do sont pratiqués aux Philippines, mais peu connaissent l'arnis de mano, le combat au bâton philippin. L'arnis a été découvert par les voyageurs obligés de se défendre contre les brigands armés de machettes. Il se pratique avec un bâton de bois dur d'un mètre de long, nommé tungkod. Les deux adversaires se portent des coups et parent. L'eskrina, qui se pratique avec des sabres au lieu de bâtons, en est une variante. Leur inefficacité face aux armes à feu des Espagnols entraîna le déclin de ces techniques de combat, devenues ensuite de simples arts martiaux. Pourtant, cette évolution n'empêcha pas les Espagnols d'en interdire la pratique, peut-être y voyaient-ils une manifestation d'agressivité à leur égard. Certains mouvements complexes caractéristiques de l'arnis sont probablement des ajouts plus tardifs, ce type de combat évoluant vers une sorte de spectacle dansé. Des démonstrations de ce sport sont régulièrement organisées à Manille, surtout au musée en plein air de Nayong Pilipino, mais aussi dans tout l'archipel.

Arts et littérature

Billy Crawford en concert à Londres
Le héros national José Rizal fut tout dabord un poète, un romancier et un artiste. Photo prise en 1893
José Garcia Villa lors d'une conférence en 1953

La jeune femme, tête haute, se déplace avec une lenteur et une sûreté pleine de noblesse. Elle tient à la main deux grands éventails dorés. La richesse et la beauté de sa parure indiquent un rang élevé : c'est une princesse. Elle s'approche de deux figurants qui, tenant des perches de bambou, les croisent et se mettent à en frapper furieusement le sol entre les pieds de la jeune femme, dont le visage ne trahit pas la moindre expression, et qui, sans se départir de sa grâce et de sa sérénité, danse avec vivacité et agilité entre les bambous qui claquent.

La danse

Cette danse, le Singkil, d'origine musulmane, est un grand classique fréquemment exécuté par des troupes de danseurs folkloriques professionnels. L'une de ces troupes, le Bayanihan (littéralement "travailler ensemble"), de renomée internationale, à pour but de préserver ainsi qu'à populariser les danses philippines respectant les traditions dont le raffinement et la théâtralité ont permis de faire connaître les Philippines dans le monde entier. Des spectacles de ballets modernes et classiques créés et chorégraphiés pas des Philippins ont régulièrement lieu à Manille. Les compagnies les plus célèbres sont le Ballet Philippines, la Ramon Obusan Dance Company et la Seasonal Ballet Company, dont l'étoile la plus connue, Lisa Marcuja, fut révélée par le ballet russe du Kirov.

Une nation de musiciens

Les Philippins, rois du rythme, comédiens-nés, ont la réputation d'être légèrement les troubadours de l'Asie[réf.  nécessaire]. Les groupes philippins ont l'habitude de reprendre et d'imiter la musique pop européenne et américaine, en y ajoutant au passage ce zeste brillant et particulièrement élaboré qui est leur cachet personnel. Les tubes occidentaux sont traduits en tagalog et fréquemment en taglish (mélange de tagalog et d'anglais). Les stars locales de la chanson exercent une influence énorme sur la population, qui voit en elles des modèles.

La reine de la chanson philippine, Nora Aunor, a débuté comme vendeuse de boissons ambulante dans la gare d'Iriga, à Albay (Bicol). Elle fut découverte à l'age de 14 ans, à Manille, lors du concour de chanteurs amateurs (il en existe énormément) le plus populaire du pays à l'époque, le Tawag ng Tang-halan. Elle a ensuite donné, dans les années 1960, un spectaculaire exemple de réussite, en devenant productrice de télévision et de cinéma. Parmi les autres grands noms de la scène musicale figure le compositeur, chef d'orchestre, pianiste et chanteur Ryan Calatab, le maître de la musique philippine respectant les traditions, et Bobby Enrique, surnommé "le sauvage", maître incontesté du jazz philippin. Freddie Aguilar, le "Beatle philippin" fait partie des rares chanteurs de renommée internationale. au début des années 1980, sa chanson Bayan Ko ("Mon pays") fut l'hymne du mouvement de révolte contre l'ancien président, Ferdinand Marcos. Plus il y a peu de temps, les chanteurs Willie Revillame, présentateur de la célèbre émission Wowowee, connue dans toute l'archipel, se révéla comme chanteur en interprétant son titre Ikaw Na Nga, mais aussi Billy Crawford, jeune chanteur américano-philippin de 27 ans, fera ses débuts en musique en 1998 et connaît jusqu'à désormais un succès international en ayant lieu aux Philippines, ainsi qu'en France ainsi qu'aux États-Unis.

La chanson et ses vedettes font étroitement partie de la vie quotidienne des Philippins. C'est à l'occasion d'émissions de télévision comme "Eat Bulaga" et "Lunch Date" à l'époque et même plus il y a peu de temps, le Wowowee, que les futures vedettes de l'Asie concquièrent ce public strict. La musique classique ne manque pas non plus de dynamisme. Les meilleurs formations classiques, l'Orchestre philharmonique des Philippines, le Choral Ensemble et les Philippine Madrigal Singers, hormis le répertoire classique jouent aussi le œuvres de compositeur philippins contemporains.

On a déjà évoqué à propos de la diversité des peuple philippins, l'extraordinnaire variété des traditions culturelles que compte l'archipel. Probablement ce qui était exclusivement culture orale n'a jamais cessé de décliner au contact des colonisateurs et de leur civilisation de l'écrit. L'isolement de bon nombre de ces groupes ethniques leur a cependant permis de préserver leurs traditions musicales. Au cours de ses visites, le voyageur découvrira les gongs musulmans (ku-lintang), le git-git (utilisé par les Mangyans et les Négritos), un violon dont les cordes sont faites de cheveux humains, ou le kubing, une guimbarde répendue dans tout l'archipel.

Le Cinéma

Les premiers films muets furent projetés à Manille dès 1904. Il s'agissait, la majorité du temps, de film européens sous-titrés en espagnol. Le thème du premier film philippin, de 1919, était l'histoire d'une jeune paysanne vertueuse, devait donner le ton de la production locale des trente années suivantes. Le cinéma philippin se caractérisait par son goût pour le sentimentalisme et un jeu outré : on y trouvera de fortes similitudes avec le cinéma indien. Les quarante années ont vu se dessiner deux tendances : la multiplication des films d'action, fréquemment assez violents, et l'émergence d'un véritable cinéma philippin, traitant ses propres thèmes. A ce titre, le réalisateur Lino Brocka est probablement la figure la plus marquante de cette rénovation. Son premier film non commercial, Tinimbang Ka Ngunit Kulag qui veut dire " Tu as été évalué et jugé insuffisant ", qui relate l'histoire des exclus d'une petite ville vus par un jeune homme, fut encensé par les critiques et ébranla l'industrie cinématographique locale. Depuis, Brocka a produit plusieurs films sur des thèmes politiques, il y a quelques années, dont Bayan Ko (Mon pays), un film contre Ferdinand Marcos, et plus récemment Fight for U. S. , l'histoire d'un ancien prêtre, prisonnier politique, et de ses désillusions après la révolution de 1986.

La littérature

José Rizal fut incontestablement la figure marquante de la littérature philippine des années révolutionnaires de la fin du XIXe siècle. Ses deux grands romans, écrit en espagnol, Noli Me Tangere de l'édition Gand, qui paru en 1887 et El Filibusterismo de la même édition, paru en 1891 jetèrent les bases d'une littérature en prose conjuguant les préoccupations artistiques et l'engagement politique. Après 1930, peu de Philippins continuèrent à écrire en espagnol à cause de l'expansion de l'anglais et de l'utilisation du tagalog comme langue littéraire. Au début du XXe siècle, la nouvelle, le dagli, influencée par des courants littéraires anglais et français, devint une forme littéraire particulièrement appréciée. Le littérature selon-guerre a été dominée par deux auteurs : Néstor Vicente Madali González et Nick Joaquin. Né en 1917, Nick Joaquin fut le grand homme des cercles littéraires de Manille. Essayiste, poète, dramaturge, nouvelliste et toujours romancier, il a parcouru l'ensemble des chemins de la littérature et du journalisme du pays depuis près d'un demi siècle. José Garcia Villa, quant à lui, proclamé artiste national en 1973, fréquemment cité comme le plus grand poète du pays, se surnommera lui-même le «Doveglion», une contraction des mots signifiant la colombe, l'aigle et le lion (dove, eagle, lion)

De la rue à la scène

L'expression orale mélodramatique sur des thèmes profanes ou sacrés était respectant les traditions chez les peuples philippins. Dans ce domaine, l'arrivée des Espagnols s'est traduite par la naissance de formes hybrides. Dans les premiers poème en langue autochtone (tagalog), les sujets religieux tels que les vies des saints, ou romanesques et la métrique étaient espagnols. Au théâtre, le moromoro, comédie accompagnée de musique et de danses avec pour thème recurrent la lutte entre chrétiens et musulmans, servait de cadre à des spectacles aussi vivants que colorés. Au début du XVIIIe siècle, la zarzuela, comédie mélodramatique musicale adaptée de la Commedia dell'arte, conquit rapidement un large public philippin, peut-être parce que cette forme de spectacle se prêtait au traitement de sujets d'actualité. A ce jour, Severino Reyes est reconnu comme l'un des plus grand auteur de zarzuela. Il n'est pas rare que ces pièces descendent ensuite dans la rue dans le cadre des fiestas qui conjuguent, sur le mode philippin, théâtre, passion religieuse et l'active participation des spectateurs.

Culture

Article détaillé : Culture des Philippines.
Les rizières de Banaue, qui font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO, quelquefois appelées comme la Huitième Merveille du Monde.

Tout au long de l'histoire du peuple philippin, aucune identité culturelle nationale n'est néenmoins apparue. Cela est en partie dû au grand nombre de langues parlées dans le pays, qu'on estime actuellement à 80, ainsi qu'aux particulièrement nombreux dialectes qui en découlent. L'isolement relatif entre populations voisines, que ce soit de village à village, ou d'île en île, a aussi contribué à cette absence d'identité unifiée.

Après l'arrivée des Espagnols, les missionnaires catholiques engagent des autochtones comme traducteurs, créant ainsi une classe de la population bilingue, connue sous le nom de ladinos. Ces personnes, surtout le traducteur et poète Gaspar Aquino de Belen, débutent alors à écrire des poèmes en alphabet latin mais essentiellement en langue tagalog. Pasyon est d'ailleurs une célèbre narration poétique de la passion, mort et résurrection du Christ commencée par Gaspar Aquino de Belen. Par la suite, les ballades espagnoles de chevalerie, fournissent un modèle pour la littérature laïque philippine. Des pièces de théâtre écrites en vers, ou komedya, font l'objet de représentations en langue régionale, donnant la possibilité d'ainsi un accès à la littérature pour une majorité du peuple, alors illettrée. Ces komedya sont aussi diffusées sous forme écrite dans les langues régionales, en utilisant toujours l'alphabet latin.

En outre, la littérature classique (José Rizal, Pedro Paterno) et les documents historiques (Hymne national, Formción Política de Malolos) sont écrits en langue espagnole, qui ne cesse définitivement d'être une langue officielle qu'en 1973. L'écrivain philippin Claro M. Recto continuera d'écrire en espagnol jusqu'en 1946.

Les Philippines sont aussi la patrie de nombreux héros. On considère que Lapu-Lapu, de Mactan, fut le premier qui commença à repousser l'agression européenne et est à l'origine de la mort de Fernand de Magellan. José Rizal (né le 19 juin 1861, dans la ville de Calamba, Laguna), fait figure de héros national. C'était un homme extrêmement cultivé parlant quelques 22 langues différentes. Poète, écrivain, médecin ophtalmologue (il fit une partie de ses études à Barcelone avant de s'installer à Paris, Heidelberg et Berlin), il joua un rôle essentiel dans le processus d'indépendance, s'inspirant de Don Quichotte dont il était un fidèle lecteur pour construire son projet politique et mener sa lutte contre le colonisateur. Jugé pour rébellion, il est exécuté le 30 décembre 1896. En hommage, le 30 décembre est actuellement un jour férié aux Philippines. Plus il y a peu de temps, le premier président de l'Assemblée générale de l'ONU, Carlos Peña Rómulo est une autre figure importante de l'histoire des Philippines.

Les églises baroques des Philippines et la ville historique de Vigan sont des sites historiques classés au patrimoine mondial de l'humanité, tout comme les rizières de Banaue de la Cordillère, que certains considèrent comme la Huitième merveille du monde. Malheureusement, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, une grande partie du centre historique de la ville de Manille (Intramuros) fut détruite, avant d'être reconstruite après la guerre.

Fêtes et jours fériés

Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an Bagong Taón
Jeudi saint Huwebes Santo Jeudi avant Pâques
Vendredi saint Biyernes Santo Vendredi avant Pâques
Pâques Linggó ng̃ Pagkabuhay Dimanche, fête mobile
9 avril Fête du courage Araw ng̃ Kagitingan
1er mai Fête du Travail Araw ng̃ Manggagawà Fête de travail
12 juin Fête de l'indépendance Araw ng̃ Kalayaan
31 août Fête des héros nationaux Araw ng̃ mg̃a Bayani
1er novembre Toussaint Todos los Santos
30 novembre Fête de Bonifacio Araw ni Bonfacio Andrés Bonifacio
25 décembre Noël Araw ng̃ Paskó
30 décembre Fête de Rizal Araw ni Rizal José Rizal
31 décembre Réveillon du nouvel an Bagong Taón

Codes

les Philippines ont pour codes :

Notes et références

  1. PIB à parité de pouvoir d'achat, selon le Fonds monétaire international (FMI).
  2. PIB nominal, selon le Fonds monétaire international (FMI).
  3. http ://pdf. usaid. gov/pdf_docs/PNADM408. pdf
  4. http ://pdf. usaid. gov/pdf_docs/PNADM408. pdf
  5. http ://pdf. usaid. gov/pdf_docs/PNADM408. pdf
  6. "Les Philippines", p.  128, Atlas des peuples d'Asie méridionale et orientale de Jean Sellier, éd. la découverte, mars 2008.

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