Amérique latine
L'Amérique latine est une partie de l'Amérique où on parle des langues romanes. Quoique le français soit une langue romane, elle n'est que rarement et particulièrement partiellement retenue pour définir l'Amérique latine,.
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- L'Amérique latine est actuellement dans la décennie où arrivent au pouvoir, ..... consacré à l'Amérique latine d'environ 500 millions d'euros/an depuis 1996.... (source : diplomatie.gouv)
- Elle ajoute que dans la distribution des revenus, l'Amérique latine est la... En Bolivie, avec 9 millions d'habitants, 150 000 enfants meurent chaque année... (source : irenees)
- L'Amérique latine est un ensemble plus vaste. Il comprend la totalité des pays du ... latine inclut le sud de l'Amérique du Nord (Mexique : 105 millions... (source : reflexions.ulg.ac)
L'Amérique latine (espagnol : América Latina ou Latinoamérica ; portugais : América Latina) est une partie de l'Amérique où on parle des langues romanes (c'est-à-dire dérivées du latin). Quoique le français soit une langue romane, elle n'est que rarement et particulièrement partiellement retenue pour définir l'Amérique latine[1], [2].
La définition la plus fréquente de l'Amérique latine retient en pratique les 18 pays indépendants de l'«Amérique espagnole», dont la langue officielle principale est l'espagnol, en y ajoutant le Brésil, dont la langue officielle est le portugais.
L'Amérique latine a une superficie d'environ 20 010 600 km², soit plus de 3, 9 % de la surface de la Terre, et 13, 5 % de sa surface émergée. En 2008, sa population était estimée à plus de 550 millions d'habitants.
Origine de l'expression
Étymologie et apparition de l'idée d'Amérique latine
L'expression «Amérique latine» a été utilisée pour la première fois par le poète colombien José María Torres Caicedo en 1856[3] et par le socialiste chilien Francisco Bilbao, tous deux proches de Lamennais[4].
Le concept d'une Amérique catholique et latine s'opposant à une Amérique anglo-saxonne et protestante a été repris par l'entourage de Napoléon III[3]. En 1861, c'est au nom de la défense de ces pays «latins», reconnus comme culturellement proche de la France, que l'empereur envoie une expédition au Mexique[5] dans un contexte de panlatinisme [6].
Le développement de l'expression «Amérique latine» est par conséquent lié aux visées coloniales de Napoléon III dans cette région, aux alentours de 1860, lors de l'aventure mexicaine. C'est le Français Michel Chevalier qui mit alors en avant un concept de «panlatinité» conçu pour promouvoir les ambitions françaises en opposant les régions de langue latine (espagnol, portugais, et français) dans les Amériques, aux régions de langue anglaise[7].
Cette sorte d'«ingérence» est toujours combattue, au nom des droits de la mère patrie, par Madrid où le concept d'Amérique latine n'a toujours pas droit de cité, mais où prévaut au contraire le concept d'hispanité[8]. Les Espagnols ont toujours préféré les expressions Hispano América ou encore Ibero América pour la désigner[3].
Plus il y a peu de temps, les géographes utilisent l'expression «Extrême-Occident» pour parler de l'Amérique latine[9].
Différentes approches envisageables
L'expression peut actuellement désigner :
- selon un critère linguistique, la totalité des pays du continent américain où on parle l'espagnol ou le portugais[10]. L'Amérique latine comprend par conséquent l'essentiel de l'Amérique du Sud, de l'Amérique centrale et en partie l'Amérique du Nord (le Mexique) [11]. À l'exception éventuelle de Haïti, le français, malgré son caractère de langue latine, ne joue guère de rôle pour définir l'appartenance à l'Amérique latine[12].
- selon un critère géographique et culturel, tout l'espace compris de la Mexamerica au Nord, à la Terre de Feu au sud et comprenant, le Mexique, l'Amérique centrale et caraïbe, les pays andins, le Cône sud et le Brésil. Ce vaste ensemble de 22 millions de km² et de plus de 550 millions d'habitants connaît de profondes disparités mais trouve son identité dans des histoires coloniales et des conquêtes d'indépendances identiques, des modes d'occupation de l'espace et des rapports sociaux identiques[13].
- selon un critère géopolitique, une «représentation […] qui va à l'encontre de la division classique et géologique du continent en trois parties», un ensemble qu'on peut opposer à l'Amérique du Nord anglo-saxonne[14].
Qu'est-ce que l'Amérique latine ?
Histoire et périmètre de l'Amérique latine
Même si l'expression «Amérique latine» peut être diversement comprise, même si la définition du périmètre correspondant n'est pas forcément précise, on considère assez le plus souvent que l'Amérique latine est constituée de 19 pays[10], listés ci dessous, en excluant Porto Rico, «associé» aux États-Unis, et Haïti, pays indépendant qui parle une langue latine, mais qui n'est ni l'espagnol ni le portugais, à la différence de l'ensemble des autres (ces deux pays figurent cependant ici pour mémoire, dans un tableau spécifique). D'autre part, l'examen attentif de l'histoire et de la culture de l'Amérique latine montre que cette dernière ne forme pas un ensemble culturellement homogène : l'expression «Amérique latine» efface le passé précolombien de la région, pour ne s'attacher qu'à la langue des colonisateurs.
Une définition simple et claire, fréquemment rencontrée, fait ainsi de l'Amérique latine l'addition des 18 pays indépendants de langue espagnole d'un côté («l'Amérique espagnole»), et du Brésil (de langue portugaise) de l'autre[15].
Cette définition de l'Amérique latine est cohérente avec le concept du «partage du monde» signé en 1494 par l'Espagne et le Portugal lors du Traité de Tordesillas[16], établi pour définir le partage du Nouveau Monde — reconnu comme terra nullius — entre les deux puissances coloniales émergentes, l'Espagne et le Portugal, avec pour ligne de partage un méridien nord-sud situé à 370 lieues (1770 km) à l'ouest des îles du Cap-Vert — méridien qui se situerait actuellement à 46° 37'ouest .
Pays faisant partie de l'Amérique latine
Pays quelquefois inclus dans l'Amérique latine
Pays | Population | Superficie | Capitale | Plus grande ville | Chef d'État |
---|---|---|---|---|---|
Porto Rico | 4 millions | 8 870 km² | San Juan | San Juan | Barack Obama, gouverneur Luis Fortuño. (N. B. : pays «associé» aux États-Unis) |
Haïti[17] | 8 millions | 27 750 km² | Port-au-Prince | Port-au-Prince | René Préval. |
Économie
La situation de l'économie des pays d'Amérique latine est particulièrement variable d'un pays à l'autre, tant au niveau du PIB (explicable en partie grâce à l'importance de la population), des partenaires commerciaux (due en partie aux facteurs géographiques), de l'inflation, de la pauvreté/richesse, des produits exportés, etc.
Les trois plus grandes économies en termes de PIB sont le Brésil, l'Argentine et le Mexique qui sont aussi les trois pays les plus peuplés de la région :
- Le Brésil — qui fait partie des BRIC — a principal PIB total d'Amérique latine, avec la dixième économie mondiale. Le PIB par habitant, par contre, est inférieur à celui de l'Argentine, du Chili et du Mexique.
- Le Mexique avait en 2006 la 14e économie mondiale. Il possède une économie de marché orientée vers l'exportation, et dispose du plus haut revenu par habitant d'Amérique latine, en taux de change sur le marché. Le Mexique fait partie des deux seuls États d'Amérique latine membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avec le Chili qui l'a rejoint en 2010.
- L'Argentine, quant à elle , possède la troisième économie d'Amérique latine. Si on considère le PIB en parité de pouvoir d'achat ou PPA (selon les mesures définitives du FMI pour 2005), celui de l'Argentine se monte à 533.722 millions de dollars, rapprochant sérieusement le PIB argentin de celui du Mexique (dont il représente la moitié) [18].
Démographie
Importance de la population
Les pays d'Amérique latine sont peuplées de façon bien différentes, surtout en terme d'importance de la population de chaque pays. Ainsi le Mexique compte légèrement plus de 106 millions d'habitants, tandis que l'Uruguay compte moins de 4 millions d'habitants. 2 pays possèdent plus de 100 millions d'habitants, 4 plus de 20 millions, 4 autres entre 10 millions et 16 millions, 5 pays comptent entre 5 et 10 millions d'habitants.
Origines de la population
Mais la population d'Amérique latine est aussi remarquable par la diversité de ses origines ethniques, car le continent - où l'homme est apparu bien plus tardivement que sur la majorité des autres continents - a vu arriver successivement plusieurs vagues de peuplement d'origines diverses.
- Populations amérindiennes
La population amérindienne est issue de peuplement pré-coloniaux. Ces populations indiennes, originaires d'Asie, ont été massivement exterminées au moment de la conquête espagnole, surtout au Mexique, au contact des maladies venues d'Europe (telles que la variole), auxquelles elles n'ont pu opposer aucune défense naturelle. Indépendamment de la maladie, la conquête elle-même et l'exploitation de la population par les Espagnols et les Portugais ont décimé la population : on estime mais aussi l'exploitation des mines de Potosi a causé la mort de 13 millions d'Indiens en 50 ans[note 4].
Au début du XXIe siècle, la population indienne n'est plus majoritaire qu'en Bolivie (55 % de la population). Elle est particulièrement importante au Pérou, avec 45% de la population, mais est particulièrement minoritaire au Mexique (7 %) et en Amérique centrale, ou encore au Vénézuéla et en Colombie (2 % de la population).
- Populations d'origine européenne
Elle est au départ principalement d'origine portugaise (au Brésil) ou espagnole ailleurs. Des vagues d'immigration ultérieures sont venues ensuite : immigration italienne en Argentine par exemple.
- Populations d'origine africaine
L'arrivée de ces populations en Amérique latine est due à l'esclavage. En effet, la résistance «insuffisante» des populations locales, surtout face aux maladies importées de l'Ancien monde, a poussé les exploitants espagnols et portugais à faire venir une population d'esclaves, plus résistance, venue d'Afrique.
- Populations métisses
Mais la majorité de la population d'Amérique latine est en réalité le résultat du métissage entre la population amérindienne et les différents apports. Les métis représentaient par exemple (estimation 2007) 93 % de la population du Paraguay, 84 % de la population du Mexique, et plus de la moitié de la population d'Amérique centrale. Cependant, cette population métisse représente 12 % du total, et 8 % en Argentine.
Divers autres aspects
L'Amérique latine est cinq fois plus touchée par les homicides que les autres continents[19]. La moyenne des meurtres s'établit à 27 pour 100 000 habitants, tandis que la moyenne mondiale est de 5 pour 100 000[19].
Notes et références
Notes
- Porto Rico figure ici comme faisant partie de l'Amérique latine. Cependant, son statut spécifique vis-à-vis des États-Unis (le chef d'État de Porto Rico est le président des États-Unis) fait qu'il est fréquemment exclus de la définition de l'Amérique latine.
- La Paz est la ville où siège le gouvernement, fréquemment reconnue comme la capitale administrative de facto de la Bolivie. Sucre est la capitale inscrite dans la Constitution ; la Cour Suprême s'y trouve toujours.
- En tenant compte de l'aire urbaine, c'est l'agglomération de La Paz, comprenant aussi El Alto et Viacha qui est la plus peuplée.
- Une cause majeure de cette mortalité était liée à l'utilisation du mercure pour extraire l'argent des mines.
Références
- (en) Forrest D Colburn, Latin America at the End of Politics, Princeton University Press, 2002 (ISBN 0691091811) [lire en ligne]
- (en) Latin America, J. Pearsall, ed., The New Oxford Dictionary of English, 2001. Oxford, UK : Oxford University Press; p. 1040 : «Les parties du continent américain ou l'espagnol ou le portugais sont la langue nationale principale (c'est-à-dire le Mexique, et en pratique, la totalité de l'Amérique centrale et de l'Amérique du sud, y compris énormément des îles des Caraïbes.» (Texte original : The parts of the American continent where Spanish or Portuguese is the main national language (i. e. Mexico and, in effect, the whole of Central and South America including many of the Caribbean islands). )
- Yves Saint-Geours, «L'Amérique latine est le laboratoire du monde», dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p. 8
- Vicente Romero, «Du nominal “latin” pour l'Autre Amérique. Notes sur l'apparition et le sens du nom «Amérique latine» autour des années 1850», Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, nº7, premier semestre 1998, pp. 57 – 86
- J. F. Bosher, The Gaullist Attack on Canada, 1967-1997, McGill-Queen's Press - MQUP, 2000, p. 239-242
- Vicente Romero, «Du nominal “latin” (…)», article cité.
- Forrest D. Colburn, Latin America at the end of politics, Princeton University Press[année=2002 (ISBN 9780691091815) [lire en ligne], p. 10
- Alain Rouquié, Amérique latine : Introduction à l'Extrême-Occident.
- Yves Saint-Geours, «L'Amérique latine est le laboratoire du monde», dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p. 9
- Alan Gilbert, Latin America, Routledge, 1990, carte précédant la page 1
- Le Nouveau-Mexique, comme le Texas, l'Arizona, le Colorado, la Floride, ou la Californie, n'est pas reconnu comme faisant partie de l'Amérique latine, du fait de son appartenance aux États-Unis (voir à ce sujet Kate Hutchings, Kavoos Mohannak 2007, p. 174).
- Le Québec, même si on y parle une langue latine, le français, n'est pas reconnu comme appartenant à l'Amérique latine, du fait de son intégration depuis longtemps au Canada, à l'instar des anciens territoires espagnols que sont la Floride, ou la Californie, (voir à ce sujet Kate Hutchings, Kavoos Mohannak 2007, p. 174), et ceci quoique près de 30 % des Californiens soient hispanophones.
- Claude Bataillon, Jean-Paul Deler, Hervé Théry, Géographie universelle, vol. 3, Amérique latine, chapitre 1, «Ce que latine veut dire», 1991.
- Olivier Dollfus, «Amérique latine», in Dictionnaire de Géopolitique, sous la direction d'Yves Lacoste, Flammarion, 1995
- Stuart B. Schwartz, Early Latin America : a history of colonial Spanish America and Brazil, Cambridge University Press, 1983
- Peter John Bakewell, A history of Latin America : empires and sequels, 1450-1930, Wiley-Blackwell, 1997, p. 69-70
- Pays de langue française, à la différence des autres, mais en accord avec la définition de l'Amérique latine donnée par la Real Academia Española, sur buscon. ræ. es (consulté le 12 mars 2010).
- Selon WORLD ECONOMIC OUTLOOK Database, avril 2006 (FMI)
- «Amérique latine : 5 fois plus de meurtres qu'en moyenne dans le monde», dans Le Monde du 08-10-2008, [lire en ligne]
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Bataillon, Jean-Paul Deler et Hervé Théry, Géographie universelle, vol. 3 : Amérique latine, Hachette-Reclus, Paris, 1991
- Yves Lacoste (dir. ) , Dictionnaire de Géopolitique, Flammarion, Paris, 1995
- Vicente Romero, «Du nominal «latin» pour l'autre Amérique. Notes sur l'apparition et le sens du nom «Amérique latine» autour des années 1850», dans Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, no 7, 1998, p. 57-86 [ texte intégral ]
- Gabriel Wackermann (dir. ), L'Amérique latine, Ellipses, Paris, 2005
- (en) Stuart B. Schwartz, Early Latin America : a history of colonial Spanish America and Brazil, Cambridge University Press, 1983, 480 p. (ISBN 9780521299299) [lire en ligne]
- (en) Kate Hutchings et Mohannak, Knowledge management in developing economies : a cross-cultural and institutional approach, Edward Elgar Publishing, 2007 (ISBN 9781845427863) [lire en ligne]
Liens externes
- América, revue scientifique publiée par le CRICCAL (Centre de recherches interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine, Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle)
- Amérique latine histoire et mémoire, Revue scientifique sur les questions liées au binôme histoire/mémoire en Amérique latine.
- CRICCAL Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine, Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
- Réseau européen de documentation Amérique latine
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