Hamas
Le Hamas, acronyme partiel de h arakat al- m uqâwama al-'is lâmiya, est un mouvement politique et religieux palestinien se revendiquant de résistance.
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- ... Et le hamas a raison de promettre d autres attentats, puisque la politique d isræl ai MOURIR SANS SE DEFENDRE, ... (source : israel7)
- Il s'oppose à toute négociation avec Israël et est responsable de nombreux attentats en Israël. Le Hamas est issu de l'Al-Moujamma al-Islami, un mouvement... (source : terrorwatch)
- ... Le dernier attentat -suicide contre Israël revendiqué par le Hamas remonte à janvier... Si le Hamas est ses responsables ne reconnaît pas sa... (source : lepoint)
Hamas ???? |
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Chef | Khaled Mechaal |
Fondation | 1987 |
Disparition | {{{disparition}}} |
Siège | Syrie |
Fondateurs | Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-Rantissi, Mohammed Taha |
Représentation du parti | |
Conseil législatif | |
Idéologie | Nationalisme, islamisme, antisionisme |
Affiliation internationale | |
Couleurs | vert |
Site Web | |
voir aussi | |
Le Hamas (en arabe : ????, «ferveur»), acronyme partiel de harakat al-muqâwama al-'islâmiya (arabe : ???? ???????? ?????????, «Mouvement de résistance islamique»), est un mouvement politique et religieux palestinien se revendiquant de résistance. Créé en 1987 par Sheikh Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, tous trois issus des Frères musulmans, son programme, exprimé dans sa charte[1], est la destruction de l'État d'Israël et l'instauration d'un État islamique palestinien sur toute la terre de l'ancienne Palestine (c'est-à-dire incluant les actuels État d'Israël, Cisjordanie et bande de Gaza). Ne reconnaissant pas Israël (qu'il appelle «entité sioniste») et rejetant les accords d'Oslo signés en 1993 entre Israël et l'Autorité palestinienne, le Hamas s'oppose sur ce point au Fatah – principale force politique palestinienne concurrente, qui reconnait l'existence d'Israël et prône la création d'un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël.
Le Hamas, reconnu comme principal mouvement de résistance palestinien actuel[2] dans le cadre du conflit israélo-palestinien, se définit lui-même comme un mouvement trouvant ses principes dans le Coran et se battant au nom de l'islam. Certains observateurs y voient une «organisation aux buts militaires prospérant sur un réseau caritatif»[2]. Les actions militaires du Hamas, via sa branche armée surtout constituée par les Brigades Izz al-Din al-Qassam, prennent pour cible autant les militaires que les civils israéliens. Entre avril 1993 et 2005, le Hamas a organisé des attentats suicides visant principalement des civils. Le dernier attentat-suicide contre Israël revendiqué par le Hamas remonte ainsi à janvier 2005[3] ; il a déclaré en avril 2006 renoncer à ce type d'actions[4], préférant alors tirer des roquettes de type Qassam sur des villes israéliennes, dont Sdérot.
Le Hamas est classé terroriste par de nombreux États, dont Israël[5]. Il est sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[6], des États-Unis d'Amérique[7] et de l'Union européenne[8]. Il est aussi reconnu comme terroriste par le Japon[9]. Par contre, pour la Grande-Bretagne[10] et l'Australie[11], seule la branche armée du Hamas est classée comme terroriste. La majorité des autres pays du monde, surtout l'Afrique du Sud[12], la Russie[13], la Norvège[14], le Brésil[15] ne reprennent pas le Hamas sur la liste des organisations qu'ils considèrent comme terroristes.
Histoire
Selon la biographie semi-officielle du Hamas, Truth and existence[16][17], l'histoire du mouvement s'articule autour de quatre grandes étapes ou périodes :
- 1967-1976 : création et développement des «Frères Musulmans» dans la bande de Gaza ;
- 1976-1981 : expansion géographique à travers la participation de groupes plus expérimentés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie et création d'institutions comme al-Mujamma'al-islami (le Centre Islamique de Gaza), al-Jam'iyya al-islamiyya et l'université islamique de Gaza;
- 1981-1987 : influence politique à travers l'introduction de mécanismes d'action et la préparation au combat armé ;
- 1987 : fondation par Ahmed Yassine du Hamas comme bras armé des «Frères musulmans» en Palestine.
De nombreux experts [réf. nécessaire] pensent que l'histoire du Hamas commence uniquement avec le tournant des années 1980 quand son influence politique commence à s'affirmer.
L'abréviation Hamas apparaît néenmoins pour la première fois en 1987 dans un document accusant les services secrets israéliens.
De 1987 à 1993
Le Hamas s'est constitué fin 1987, le mouvement est alors proche des Frères musulmans d'Égypte[18]. Selon sa charte, «le Mouvement de la Résistance Islamique est l'une des ailes des Frères musulmans en Palestine»[19]
Le Hamas se développe différemment en Cisjordanie, ne participant pas, surtout, à la création ou au contrôle d'institutions publiques. Les Frères musulmans en Cisjordanie forment alors une partie importante du Mouvement islamique de Jordanie qui fut pendant quelques années un allié du régime hachémite. Qui plus est , les Frères musulmans en Cisjordanie s'appuient sur une classe sociale plus élevée (marchands, propriétaires, employés). Jusqu'au milieu des années 1980, les Frères musulmans prennent des positions principales dans les institutions religieuses de la Cisjordanie.
Selon certains analystes, les Frères musulmans palestiniens étaient financés pendant les années 1970 et 1980 directement et indirectement, au titre d'organisation caritative- par différents États comme l'Arabie saoudite et la Syrie, financements qu'Israël a laissés faire car à l'époque ils n'étaient qu'un mouvement religieux sans actions militaires et ne pratiquant pas d'attentats terroristes contre Israël à la différence de diverses branches de l'OLP. L'État hébreu, d'autre part, a officiellement reconnu ce bras politique et caritatif des Frères musulmans certainement au printemps 1978 (voir Charles Enderlin in "Le Grand aveuglement" Albin Michel octobre 2009). Le groupe se concentre sur l'aide sociale et sur des projets religieux et une intense action sociale et communautaire. Au milieu des années 1980, les Frères musulmans palestiniens évoluent sous l'influence d'Ahmed Yassine. Ce dernier prône l'action armée contre «l'occupant hébreu». Il est emprisonné par l'État israélien en en 1989 pour meurtre et incitation à la violence, puis relâché au cours d'un échange de prisonniers.
Les premières actions armées du Hamas débutent avec le début de la première Intifada. Elles s'attaquent en premier lieu aux Palestiniens mis en cause, puis en vient à attaquer les militaires israéliens. Suivront des attaques contre des civils israéliens. Le Hamas évolue vers un mouvement politique radical et organise des actions armées et violentes.
Le rôle du Hamas est éclipsé en 1989, quand surtout son fondateur, Ahmed Yassine, fut emprisonné en Israël.
Cependant depuis le début des années 90 le Hamas est beaucoup financé par l'Iran[20]
De 1994 à 2004
Le Hamas rejette les accords d'Oslo de novembre 1993 signés entre Israël et l'Autorité palestinienne. Cependant, dans le même temps, Ahmed Yassine propose une hudna (trêve — en référence à la loi islamique qui permet une trêve conditionnelle limitée à 10 ans maximum avec des non-musulmans) si Israël accepte de se retirer des territoires occupés. Mohamed Nazzal, représentant de Hamas en Jordanie souligne que la trêve avec l'ennemi est «un principe sanctionné par la loi islamique, dépendant des circonstances et de l'accord unanime de la direction». Cela, poursuit-il, ne suppose «ni acceptation de la paix ni reconnaissance du droit des Juifs en Palestine»[21].
Le 16 avril 1993, le Hamas revendique son premier attentat-suicide [réf. nécessaire], perpétré contre un bus à Mehola Junction dans la Vallée du Jourdain. Puis, le 6 avril 1994, le même type d'action est pour la première fois accomplie sur le sol israélien à Afoula affirmant vouloir «venger les martyrs» du caveau des Patriarches de Hébron, tué lors du massacre d'Hébron par Baruch Goldstein [22]. Un autre attentat-suicide a lieu le 13 avril 1994 [22], suivi par sept attaques suicides d'octobre 1994 à août 1995, dont quatre sont revendiquées par le Hamas et trois par le Djihad islamique [22]. Le Hamas cesse alors ses attentats-suicides, qui reprennent en réaction à l'assassinat de Yahia Ayache [23], en janvier 1996, ordonné par le Premier ministre israélien Shimon Pérès : trois [23] ou quatre [22] attentats-suicides sont ainsi organisés par le Hamas de février à mars 1996 [22] (Sprinzak affirme qu'un des quatre fut revendiqué par le Djihad islamique et non par le Hamas [23]). Trois autres attentats-suicides sont organisés de mars à septembre 1997 [22], puis un autre, isolé, le 29 octobre 1998 à Gaza [22].
Les familles des kamikazes sont financièrement soutenues par l'organisation [24].
Selon certains observateurs[réf. nécessaire], l'ascension du Hamas est favorisée dans les années 1990 par les dirigeants du Likoud (Benyamin Netanyahu au pouvoir en 1996-1999 et Ariel Sharon), surtout en n'entravant pas son financement par des capitaux saoudiens. Deux objectifs recherchés par la droite israélienne seraient ainsi atteints : le sabotage des accords d'Oslo avec l'augmentation des attentats terroristes, et l'affaiblissement du Fatah de Yasser Arafat, principal interlocuteur palestinien[25].
Selon Anthony Cordesman, analyste au Center for Strategic & International Studies à Washington et ex-conseiller à la sécurité nationale du sénateur John McCain, «Israël a aidé directement le Hamas car les israéliens voulait l'utiliser comme un contre-pouvoir au Fatah». [26] Israël a assassiné des leaders du Fatah, forçant la direction de ce mouvement de déplacer sa direction à Beirut au Liban, et les a peut-être chassé en Tunisie, laissant ainsi le champ libre au Hamas. La CIA a participé à cet effort, lequel correspondait à sa large approche de soutien et d'armement de groupes essentielistes islamiques pour combattre l'Union Soviétique en Afghanistan et ailleurs dans le monde, et dans ce cas pour miner le Fatah. [27]
Cependant si on suit d'autres sources, c'est précisément le contraire : depuis les années 90 c'est l'OLP qui reçoit des financements des États-unis et d'Israël pour l'aider à lutter contre le Hamas désormais beaucoup financé par l'Iran, [28]
La thèse selon laquelle Israël aurait facilité l'existence du Hamas est qualifiée de rumeur absurde et explicitement démentie par Khaled Meshaal, premier dirigeant du Hamas :" ce bobard est véhiculé par des Arabes, des Arabes palestiniens. C'est une tentative de porter atteinte à l'image de notre mouvement. Pour nous, cette accusation est tellement ridicule que nous ne nous donnons même pas la peine de la démentir. C'est tellement illogique !"... et voici son explication : "durant les années 1970, la principale force qui combattait contre Israël était le mouvement Fatah. Donc, Israël concentrait sa répression militaire contre le Fatah et contre d'autres groupes, moins nombreux, de la résistance palestinienne, qui existaient alors. A l'époque, cependant, le Hamas n'avait pas encore été réellement créé. " [29]
Le Hamas profite largement de la Deuxième Intifada pour rehausser son prestige au sein de la bande de Gaza et lance une nouvelle campagne d'attentats-suicides, rivalisant avec le Djihad islamique. Les deux organisations revendiquent ainsi simultanément l'attentat du 9 août 2001 de la pizzeria. En juin 2002, le Hamas revendique l'attentat de Patt Junction.
Le 22 juillet 2002, Salah Shehadeh, l'un des principaux chefs des Brigades Izz al-Din al-Qassam, sa branche armée, est tué par une bombe d'une tonne larguée dans le cadre de la politique des assassinats ciblés d'Israël [30]. À cause des «dégâts collatéraux» (14 civils morts et 150 blessés), des procédures judiciaires, toujours en cours, sont enclenchées en Israël, la Cour suprême étant saisie de l'affaire, ainsi qu'en Espagne, en 2009, en vertu de la loi de compétence universelle [30]. Le Hamas, quant à lui, riposte par l'attentat du 31 juillet 2002 à l'Université hébraïque de Jérusalem, qui fait neuf morts (dont un étudiant français).
À partir de 2004
Le chef historique du mouvement, Ahmed Yassine, est tué[31] lors d'une attaque ciblée de l'armée israélienne le 22 mars 2004, sur ordre d'Ariel Sharon. Son successeur Abdel Aziz al-Rantissi est aussi assassiné quelques jours après sa désignation. Le changement de direction à la tête du Hamas entraîne un changement de stratégie du mouvement qui commence à s'impliquer davantage dans la vie politique. Des représentants du Hamas se présentent aux élections municipales palestiniennes de 2005. Le succès aux municipales fait alors apparaître le Hamas comme une opposition importante face au Fatah, un an avant les législatives prévues pour janvier 2006.
Il observe dans le même temps une tahdiya (accalmie au sens littéral, un amoindrissement des hostilités) dans les attentats depuis l'attaque dans la ville de Beer Sheva en août 2004 (15 morts et 125 blessés), mais a cependant lancé une attaque au même arrêt d'autobus en août 2005 (7 blessés). Il a aussi revendiqué les tirs de roquettes effectués depuis la Bande de Gaza. Selon les Israéliens, 2 990 attaques ont été menées contre Israël en 2005[32].
Comme parti religieux, il est opposé au partage de son territoire avec Israël et a dénoncé les accords d'Oslo vus comme une trahison de la volonté du peuple, l'ouverture d'un processus de paix ayant échoué. Cependant, en 2003, le Hamas évoquait la possibilité d'une hudna (trêve temporaire mais totale) après le rétablissement des frontières de 1967 ; c'est ce que Ahmed Yassine expliquait en mai 2003[33] :
«Une trêve ne me pose aucun problème. C'est envisageable si Israël accepte l'évacuation des zones occupées depuis 1967, l'établissement d'un État palestinien sur Gaza et la Cisjordanie, avec Jérusalem comme capitale.»
Il faut néanmoins noter que la trêve envisagée dans cet article n'est que temporaire et que le principe de non reconnaissance de l'État d'Israël revendiqué dans la charte du Hamas n'a jamais été remis en cause [34]
De plus, si en 2006 Khaled Meshaal, le principal responsable du Hamas, déclarait : "Je pense que le monde occidental doit avoir compris, actuellement, que le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël. ", il le nuançait ainsi "nous acceptons actuellement d'édifier un État palestinien au sein des frontières de 1967. Mais cela ne veut dire nullement que nous reconnaissions Israël. Mais nous sommes prêts à conclure une trêve sur le long terme avec lui. En acceptant le statut d'Israël, sans pour tout autant le reconnaître. [29]. A plusieurs reprises le même précisait que les Palestiniens veulent qu'Israël reconnaisse un État palestinien sur les frontières de 67, mais sans que eux-mêmes ne reconnaissent Israël et sans accord de paix qui établirait les frontières entre les deux États -Israël et Palestine. Le Hamas propose et respecte une trêve : suspension provisoire des hostilités. La position d'Israël est inverse : Israël ne veut pas d'une trêve limitée dans le temps, mais d'un traité de paix définitif entre deux États, établissant des frontières définitives et que, en préalable, les Palestiniens reconnaissent l'existence de l'État d'Israël, sur la base de quoi les autres points et revendications palestiniennes doivent et peuvent être négociés ensuite [35]. Pourtant, certains observateurs estiment que la politique israélienne va à l'encontre de cette thèse en poursuivant la colonisation des territoires palestiniens rendant de facto impossible toute possibilité de création d'un État palestinien.
Élections législatives de 2006
Le 26 janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes. Il obtient 56 % des suffrages, ce qui lui donne une majorité parlementaire de 74 sièges sur 132 [36]. Le Hamas ravit ainsi la majorité au Fatah. Cette victoire du Hamas a été envisageable étant donné que ses dirigeants ne sont pas soupçonnés de corruption ainsi qu'à cause de ses actions sociales et caritatives sur le terrain, qu'il dirige surtout vers les enfants et les pauvres[37]
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, invite le Hamas à former le nouveau gouvernement[38].
Ce résultat est perçu comme un net retour en arrière par les gouvernements étrangers qui jouaient le rôle de médiateurs pour le conflit israélo-palestinien. Les États-Unis ont déclaré qu'ils ne traiteraient pas avec le Hamas tant qu'il ne renoncera pas aux opérations-kamikazes et uniquement quand il acceptera le droit à l'existence pour Israël, ce qui est en contradiction avec la charte actuelle du mouvement. Dans le même temps, le président israélien Moshe Katsav et l'ancien Premier ministre Shimon Peres ont tout deux déclaré que si le Hamas reconnaissait l'existence d'Israël et abandonnait le terrorisme, Israël négocierait avec ce mouvement.
Au cours de la durée de la campagne législative palestinienne, il n'a pas été fait mention d'un objectif de destruction d'Israël[39], plusieurs commentateurs et médias Isræliens précisent néanmoins que ses dirigeants ne renoncent pas explicitement à cet objectif[40].
Pendant cette campagne, le Hamas a soutenu aussi la légitimité de son action passée, surtout les attaques menées en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, qui ont permis l'évacuation de la Bande de Gaza. Ainsi, il a positionné sur ses listes des personnes comme Mariam Farahat, mère de martyres et qui a participé à leur action[41].
En février 2006, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, réitère la proposition de Hudna et de mettre fin à la lutte armée si Israël se retire de l'ensemble des territoires occupés et reconnaît les droits du peuple palestinien[42]. Le Premier Ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, exclut pour sa part toute négociation avec le Hamas : «Nous ne négocierons pas et nous ne traiterons pas avec une Autorité palestinienne dominée complètement ou partiellement par une organisation terroriste armée appelant à la destruction de l'État d'Israël»[43].
L'objectif du Hamas est l'établissement d'un État souverain sur le territoire aujourd'hui constitué de Jérusalem-Est , la Bande de Gaza et la Cisjordanie (d'après les frontières d'avant 1967) [44]. Dans l'accomplissement de ce but, le Hamas soutient son droit à la lutte armée. Selon certains médias[45], Abdel Aziz al-Rantissi, l'un des cofondateurs du Hamas, assassiné par Israël comme son prédécesseur Ahmed Yassine, a affirmé que l'objectif de l'organisation était d'«effacer Israël de la carte». Cependant, ces affirmations en contredisent d'autres, et on se référera à la section sur l'idélologie du Hamas ainsi qu'à la Charte du Hamas pour y voir plus clair.
Exercice du pouvoir
Ismaïl Haniyeh est désigné par le Hamas pour former un nouveau cabinet de l'Autorité palestinienne.
Élections législatives et présidentielle de 2006-2007
Depuis l'élection ayant porté au pouvoir le Hamas, c'est la crise en Palestine : fin des subventions internationales, de nombreuses attaques de la part d'Israël et , plus il y a peu de temps, des attaques bilatérales entre les deux principales factions palestiniennes, soit le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas du premier ministre Ismaïl Haniyeh. Constatant l'échec des négociations Fatah-Hamas, le président Abbas menace à la mi-décembre de déclencher des élections législatives anticipées, bravant ainsi la Loi principale (Constitution palestinienne) qui n'accorde qu'au Conseil législatif cette prérogative. Le Hamas rejette la décision d'appeler à de nouvelles élections législatives (ce qui n'est en effet pas dans les prérogatives du chef de l'Autorité palestinienne) [réf. nécessaire]. Quoi qu'il en soit, Abbas n'a toujours pas agi dans ce sens et les négociations ont abouti à un Accord sur un gouvernement d'union nationale palestinien entre Hamas et Fatah.
Prise du pouvoir dans la Bande de Gaza
Malgré cet accord, Mohammad Dahlan, chef de la Sécurité Interieure (membre du Fatah), accentue les tensions et les augmente pour leur faire atteindre leur paroxysme en juin 2007. Ainsi, le 15 juin 2007, suite à ce qui ressemble à une guerre civile entre le Hamas et le Fatah, qui occasionnera 113 morts, les forces de sécurité prennent le contrôle de la bande de Gaza, évinçant complètement le Fatah du territoire.
En conséquence le 17 juin, le président Mahmoud Abbas limoge Ismaïl Haniyeh de son poste de Premier ministre, nommant à sa place le ministre des Finances Salam Fayyad. Ce nouveau gouvernement siégeant à Ramallah et contrôlant la Cisjordanie n'est pas reconnu par le Hamas, car la Loi principale impose au président en cas de limogeage du Premier ministre, de le remplacer par un membre de la majorité parlementaire, à savoir le Hamas, or le parti de Salam Fayyad n'a obtenu que 2 % de suffrage aux legislatives contre 56 % pour le Hamas, ce qui mène à la scission de fait des Territoires palestiniens en deux entités différentes.
Suite à ces évènements, des divergences apparaissent au sein du Fatah, resté au pouvoir en Cisjordanie quant à l'attitude à adopter. Abbas refuse catégoriquement tout «dialogue avec les putschistes, les assassins, les terroristes», qualifiant la prise de contrôle du Hamas de «plan pour diviser Gaza et la Cisjordanie et établir un Émirat, un mini-État, contrôlé par un seul groupe, ses fanatiques et ses essentielistes». D'autres, tel Marouan Barghouti, critiquent résolument le coup de force du Hamas à Gaza, tentant cependant de conserver l'objectif de l'unité des Palestiniens[46].
L'Opération Plomb Durci
Tandis qu'une trêve entre le Hamas et Israël a été décrétée le 16 juin 2008 pour une durée de six mois reconductible, plusieurs confrontations entre les deux camps viennent mettre à mal cet accord.
Khaled Mechaal, en exil à Damas, a déclaré : «Sachant que l'ennemi ne respecte pas ses engagements et que le siège (de Gaza) est toujours en place contre notre peuple, pour le Hamas, et je pense la majorité des forces, la trêve prend fin après le 19 décembre et ne sera pas renouvelée». [47]
Ainsi, plus de 80 roquettes et tirs de mortiers touchent, le 24 décembre 2008, des villes israéliennes voisines de la bande de Gaza.
Le 4 novembre 2008, la trêve est définitivement rompue après une riposte aérienne israélienne sur la bande de Gaza tuant 7 militants du Hamas. Le mouvement islamiste répond à son tour en tirant des roquettes artisanales sur le sud d'Israël[48].
Israël invoque alors la légitime défense face aux tirs de roquettes du Hamas et menace d'une offensive terreste pour cesser les tirs de roquettes. [49]
Le samedi 27 décembre 2008 à 11 h 30 du matin UTC+2 (9 h 30 du matin UTC), Israël commence l'Opération Plomb Durci, caractérisée par des raids et bombardements aériens, et poursuivie par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009
Principes
Charte du Hamas
La charte du Hamas a été adoptée par le Hamas le 18 août 1988 et comprend le programme et les objectifs originels du Hamas qui sont l'institution d'un État Palestinien. [50]
Objectifs
Son objectif, tel que défini dans la charte du Hamas, rédigée en 1988, est l'établissement d'un État appliquant la charia (le code de jurisprudence religieuse musulmane) sur la totalité de la Palestine mandataire[51].
Selon Khaled Machaal, le dirigeant du Hamas, «la charte n'appelle absolument pas à la destruction d'Israël. En arabe, il est écrit : «Pour mettre un terme à l'occupation israélienne de la Palestine. Nous ne voulons pas nous débarrasser de l'autre, nous souhaitons uniquement obtenir nos droits.»[52]
Le 10 janvier 2007, l'agence Reuters rapporte des propos de Khaled Machaal : «Il est vrai que, dans la réalité, il y aura une entité ou État nommé Israël sur le reste des terres palestiniennes», aurait-il déclaré, ajoutant toutefois : «C'est une réalité mais je ne veux pas pour tout autant la reconnaître ou l'admettre formellement»[53]. Ces propos sont interprétés comme une reconnaissance indirecte de l'État d'Israël. Mais dès le lendemain, 11 janvier 2007, le président du groupe du Hamas au Parlement palestinien, Salah Bardawil, déclare au quotidien israélien Haaretz que les propos de Machaal «semblent avoir été déformés». Bardawil précise : «Il n'a parlé d'aucune reconnaissance d'Israël, uniquement d'un cessez-le-feu avec Israël»[54]. Le même jour, l'agence de presse chinoise cite la réaction d'Ismaïl Radwan, porte-parole du Hamas à Gaza : «Aucun changement n'a été apporté à la position du mouvement concernant la reconnaissance d'Israël». Selon Radwan, les remarques de Machaal «ont été mal comprises»[55].
Après l'accord signé début février 2007 entre le Hamas et le Fatah sur la formation d'un gouvernement palestinien, le porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwane, tient à préciser : «La position du Hamas est connue : la non reconnaissance de l'entité sioniste»[34].
Fin décembre 2008, quelques jours avant une offensive israélienne majeure dans la Bande de Gaza (à savoir l'opération Plomb Durci), le même dirigeant du Hamas, Khaled Machaal, expliquait[56] :
«Nous avons une position de réserve comparé à la reconnaissance d'Israël. Mais, malgré cela, nous avons dit que nous ne serions pas un obstacle aux actions arabes pour la mise en œuvre de l'initiative arabe de 2002. Les Arabes ont multiplié les initiatives. Ils ont renouvelé leur proposition en 2007. Et, malgré cela, la direction israélienne refuse l'initiative de paix arabe, elle la découpe en parties, elle joue sur les mots, elle multiplie les manœuvres.»
Idéologie
L'idéologie officielle du Hamas se veut nationaliste. Elle est exprimée dans la Charte du Hamas. Cette idéologie officielle n'est pas forcément en cohérence avec les pratiques. De fait, au début 2006, le Hamas a confirmé étudier une charte réformée.
Dans un article académique[57], Khaled Hroub explique, en s'appuyant sur trois documents politiques publiés en relation avec les élections palestiniennes de 2006, que :
«Malgré la rhétorique fréquemment répétée des dirigeants du Hamas selon laquelle leur mouvement restera fidèle à ses principes connus, les trois documents révèlent sans équivoque envisageable que la demande de la scène nationale a conduit le Hamas dans des directions complètement nouvelles, confirmant et allant au-delà de profonds changements qui se tramaient depuis près d'une décennie.»
D'autre part,
«(le) Hamas continue à être caractérisé par des références à sa charte de 1988, mise en place moins d'un an après que le mouvement fut établi en réaction directe au lancement de la première intifada et lorsque sa raison d'être était la résistance armée à l'occupation. Pourtant, lorsque on compare les documents pré-électoraux et post-électoraux à la charte, il apparaît clairement que ce qui est mis en avant est une organisation profondément différente.»
Ces documents ne sont pas traduits en français alors même que dans ces textes on découvre que le Hamas se dit soucieux de libertés politiques, «incluant la liberté d'expression, de presse, d'association», de «pluralisme», de «séparation des pouvoirs», d'«alternance pacifique au pouvoir», mais également d'«édification d'une société civile développée»[58]. Hroub précise que dans un des 13 articles (le seul qui se réfère à l'Islam) d'un des documents qu'il a étudiés, il est dit que «la loi islamique devrait être la principale source de la législation»[58].
Concernant l'évolution du Hamas, dans un article[59] de recension Sara Roy remarque :
«La capacité du Hamas à se réinterpréter dans le temps au travers de processus de radicalisation, dé-radicalisation, dé-militarisation, et re-radicalisation est un phénomène notable et courant dans son évolution historique.»
L'idéologie issue de la charte du Hamas
Les indications ci-dessous sont principalement tirées de la charte de 1988.
- Volonté de créer un État religieux
«Quant à ses objectifs : Combattre le Mensonge, le défaire et le détruire pour que règne la Vérité, que les patries soient restituées, que l'appel à la prière annonçant l'établissement de l'État de l'islam soit lancé du haut de leurs mosquées.» (Article 9) [1] «Dieu est son but, l'Apôtre son modèle et le Coran sa constitution.» (Article 9) [1]
Il n'est pas fait directement mention dans la charte d'une République islamique. Le mot «République» n'apparaît d'ailleurs pas. Certaines déclarations de dirigeants vont dans le sens d'une république islamique, mais pas toutes.
- Nationalisme palestinien
«Le Mouvement de la Résistance Islamique est un mouvement palestinien spécifique.» (Article 6) [1].
Ce nationalisme se considère cependant comme pleinement inséré dans un contexte plus large, celui du monde arabe et celui du monde musulman.
«La cause de la libération de la Palestine tient à trois cercles : le cercle palestinien, le cercle arabe et le cercle islamique. Chacun de ces trois cercles a un rôle propre à tenir dans la lutte avec le sionisme, chacun a des devoirs propres.» (Article 14) [1].
- Antisionisme islamique
«Le Mouvement de la Résistance Islamique considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [de main-morte] pour l'ensemble des générations de musulmans jusqu'au jour de la résurrection. Il est illicite d'y renoncer en tout ou en partie, de s'en séparer en tout ou en partie.» (Article 11) [1]
«Renoncer à quelque partie de la Palestine que ce soit, c'est renoncer à une partie de la religion.» (Article 13) [1]
On note cependant que si Israël n'est toujours pas accepté en 2006, le Hamas propose depuis plusieurs années une «trêve de très longue durée» (non définie) à Israël, en échange d'un retrait des territoires palestiniens occupés après la guerre de 1967. Ainsi, Dans une interview au journal russe Nezavisimaya Gazeta publiée lundi 13 février 2006, Khaled Meshal (basé à Damas, reconnu comme un «faucon»), le chef politique du Hamas, indique que «si Israël reconnaît nos droits et s'engage à se retirer de l'ensemble des territoires occupés, le Hamas, et avec lui la totalité du peuple palestinien, décideront de mettre un terme à la résistance armée».
Certains analystes considèrent qu'il s'agit là d'une reconnaissance de fait d'Israël, d'autres d'une simple adaptation pragmatique au rapport de force, sans évolution de fond. Les deux hypothèses ne sont d'ailleurs pas antinomiques : le Hamas a plusieurs tendances. Cependant le Hamas a jusqu'désormais démenti toutes reconnaissances implicites d'Israël.
- Antisémitisme
Au-delà de l'hostilité à Israël, la charte exprime une forte hostilité aux Juifs. Cependant, le Hamas déclare aussi "À l'ombre de l'islam, les disciples des trois religions, islamique, chrétienne et juive, peuvent cœxister dans la sécurité et la confiance. Ce n'est qu'à l'ombre de l'islam que la sécurité et la confiance peuvent se trouver, l'histoire récente et ancienne en constituant un bon témoin. ".
«L'Heure ne viendra pas avant que les musulmans n'aient combattu les Juifs (c'est-à-dire que les musulmans ne les aient tués)» (Article 7) [1]
«Israël, par sa judéité et ses Juifs, forme un défi pour l'islam et les musulmans.» (Article 28) [1]
«Grâce à l'argent, [les ennemis] règnent sur les médias mondiaux, les agences d'informations, la presse, les maisons d'édition, les radios, etc. Grâce à l'argent, ils ont fait éclater des révolutions dans différentes régions du monde pour réaliser leurs intérêts et les faire fructifier. Ce sont eux qui étaient derrière la révolution française, la révolution communiste. […] Ils ont obtenu la déclaration Balfour et ont jeté les bases de la Société des Nations pour gouverner le monde à travers cette organisation. Ce sont eux qui étaient derrière la Deuxième Guerre mondiale, qui leur a permis d'amasser d'énormes profits grâce au commerce du matériel de guerre. Ils ont préparé le terrain pour l'établissement de leur État et ce sont à leurs instigations qu'ont été créés l'ONU et le Conseil de sécurité pour remplacer la Société des Nations, pour gouverner le monde à travers eux.» (Article 22) [1]
«Leur plan se trouve dans les Protocoles des Sages de Sion et leur conduite présente est une bonne preuve de ce qu'ils avancent. (Article 32) [1]
«Le plan sioniste n'a pas de limite ; après la Palestine, ils ambitionnent de s'étendre du Nil à l'Euphrate. Quand ils auront parachevé l'assimilation des régions jusqu'aux quelles ils seront parvenus, ils ambitionneront de s'étendre plus loin toujours, et ainsi de suite. Leur plan se trouve dans les Protocoles des Sages de Sion.» (Article 32) [1]
Abdel Aziz al-Rantissi, un des représentants et cofondateur du Hamas (assassiné en 2004 par l'armée israélienne), a déclaré en 2003 que la Shoah n'avait jamais eu lieu et que les sionistes étaient derrière les agissements des nazis et qu'ils financèrent le nazisme[60].
Cela contredit les déclarations[61] de mai 2008 de Bassem Næem, ministre de la santé et de la communication du gouvernement du Hamas à Gaza, selon qui :
«Il doit être clair que ni le Hamas, ni le gouvernement palestinien à Gaza ne nie l'holocauste commis par les nazis. L'holocauste n'était pas uniquement un crime contre l'humanité, mais un des crimes les plus abominables de l'histoire moderne. Nous le condamnons comme nous condamnons l'ensemble des abus contre le genre humain et l'ensemble des formes de discrimination sur la base de la religion, de la race, du genre ou de la nationalité.»
D'autre part, Mohammed al-Dheif, un des hauts responsables du Hamas dans la Bande de Gaza, a déclaré que le Hamas combat seulement les Juifs qui vivent en «Palestine» et qu'il ne s'en prend pas aux Juifs qui prient dans leurs synagogues en Grande-Bretagne ou aux États-Unis[62].
D'autre part les programmes télévisés du Hamas et de sa chaîne Al-Aqsa TV diffusent des émissions aux connotations anti-sémites à l'instar de l'émission d'endoctrinement pour enfants Les Pionniers de demain et de ses personnages polémiques et controversés de Farfour la souris[63], Nahoul l'abeille ou Assoud le lapin[64], déclarant dès sa première apparition[65] qu'il se débarrassera des juifs en les mangeant[66], [67].
- Refus des négociations avec Israël
Dans la charte du Hamas on peut lire :
«Les initiatives, les prétendues solutions de paix et les conférences internationales préconisées pour régler la question palestinienne vont à l'encontre de la profession de foi du Mouvement de la Résistance Islamique […] Il n'y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad. Quant aux initiatives, propositions et autres conférences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles.» (Article 13) [1]
«Le jour où les ennemis usurpent une terre qui appartient aux musulmans, le combat devient une obligation religieuse individuelle [fard'ayn] qui incombe à chaque musulman.» (Article 15) [1]
La pratique politique du Hamas
Depuis le 1er semestre 2005, le Hamas a proclamé un cessez le feu plus ou moins respecté jusqu'au 20 décembre 2008 où ce parti déclare qu'il n'est plus en vigueur. Concernant ces négociations avec Israël, les déclarations des dirigeants sont contradictoires (début 2006) : certains ne l'excluent pas complètement (Ismail Haniyeh). Khaled Meshal (basé à Damas, reconnu comme un «faucon»), déclare par contre le 23 février 2006 «Avec Israël nous ne parlerons jamais. Nous sommes prêt à parler avec tout le monde d'autre […] y compris les É. -U. »[68].
- La solution à deux États
Selon Jennifer Lœwenstein :
«L'acceptation d'un État palestinien indépendant fait partie de ses objectifs politiques depuis longtemps. Sa réputation de mouvement «réjectionniste» vient en partie de sa récalcitrance à agir seul, sans des actes réciproques de la part d'Israël[69].»
On trouvera dans ce même article[70] de nombreuses déclarations du Hamas allant dans le sens d'une acceptation d'une solution à deux États, et par conséquent de la reconnaissance implicite d'Israël (y compris dans le programme électoral de 2006 du Hamas[71]).
Ce point de vue se voit confirmé par Ephraim Halevy, ancien dirigeant des services secrets israéliens (le Mossad) qui dit que même si les militants du Hamas, tout comme la majorité des Israéliens de droite, rêvent d'expulser leurs adversaires
«ils ont reconnu que cet objectif idéologique n'est pas atteignable et ne le sera pas à l'avenir. Ils sont prêts et désireux de voir s'établir un État palestinien au sein des frontières temporaires de 1967, et ils sont conscients qu'ils devront par conséquent emprunter un chemin qui pourrait les mener loin de leurs objectifs originels. [72]»
Pratique
Structure
Dans la branche armée du Hamas, il existe plusieurs groupes :
- les étudiants Ayyash, les unités étudiantes de l'ingénieur Yahya Ayyash (en souvenir à Yahya Ayash, l'«ingénieur de bombes»)
- les brigades Izz al-Din al-Qassam ou forces d'Izz al-Din al-Qassam (en souvenir du cheikh Izz al-Din al-Qassam, qui est reconnu comme le père des résistants arabes modernes, tué par les Britanniques en 1935).
Activités
Action armée
Le Hamas agit sous forme d'attentat-suicide contre des infrastructures établies sur le territoire israélien et contre des citoyens israéliens militaires et civils, mais aussi par des tirs de roquettes artisanales contre des villes israéliennes (Ashdod, Sdérot, Beer-Sheva). Les brigades de Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, sont surtout responsables de nombreuses attaques. Elles traquent aussi les Palestiniens soupçonnés de participer avec Israël. La Commission des Droits de l'Homme des Nations unies, Amnesty International et Human Rights Watch[73], ont dénoncé à plusieurs reprises les violations des Droits de l'Homme commises par la branche armée du mouvement.
Liste (incomplète) des attentats commis par le Hamas
Cette liste est extraite des statistiques officielles du gouvernement israélien[74].
- 6 avril 1994 : attentat-suicide à la voiture piégée à Afoula : 8 morts, 44 blessés
- 13 avril 1994 : attentat-suicide dans un autobus à Hadera : 5 morts
- 25 février 1996 : attentat-suicide à Jérusalem, bus n° 18 : 26 morts et 80 blessés
- 25 février 1996 : attentat-suicide à Ashkelon, bus n° 18 : un israélien tué
- 1er janvier 2001 : Une voiture piégée explose dans un quartier de Netanya ; 60 blessés.
- 27 mars 2001 : attentat-suicide à Jérusalem dans un bus de la ligne n° 6 ; 28 blessés.
- 28 mars 2001 : Deux adolescents sont tués, et quatre autres blessés, dont un gravement, dans un attentat suicide à Kalkilya.
- 22 avril 2001 : Un Israélien tué et 60 blessés, dont deux gravement, dans un attentat suicide à Kfar Saba.
- 29 avril 2001 : Une voiture piégée explose près d'un bus de transport scolaire sans faire de victimes.
- 18 mai 2001 : 5 civils tués et plus de 100 blessés dans un attentat suicide dans un centre commercial de Netanya.
- 1er juin 2001 : Attentat-suicide à l'entrée de la discothèque du Dophinarium de Tel-Aviv ; 20 morts et 120 blessés.
- 9 août 2001 : attentat-suicide à la pizzeria Sbarro, à Jérusalem ; 15 morts et 130 blessés.
- 4 septembre 2001 : attentat suicide à Jérusalem ; 20 blessés.
- 9 septembre 2001 : attentat suicide à Nahariya ; 3 morts et quelques 90 blessés.
- 1er décembre 2001 : double attentat-suicide rue Ben Yehuda à Jérusalem ; 11 morts, 180 blessés.
- 2 décembre 2001 : attentat-suicide à Haïfa ; 15 morts et 40 blessés.
- 9 mars 2002 : attentat-suicide à Jérusalem; 11 morts et 54 blessés
- 27 mars 2002 :attentat-suicide dans la salle à manger de l'hôtel Park de Netanya, où 250 personnes dînaient à l'occasion de Pessah (Pâque juive) ; 30 morts, dont 19 avaient plus de 70 ans
- 31 mars 2002 : attentat-suicide à Haïfa ; 15 morts, 40 blessés
- 10 avril 2002 : attentat-suicide dans un car ; 8 morts, 22 blessés
- 7 mai 2002 : attentat-suicide à Rishon LeZion, dans une salle de billard ; 16 morts, 55 blessés
- 19 mai 2002 : attentat-suicide dans la bande de Gaza ; 3 morts, 59 blessés
- 18 juin 2002 : attentat-suicide dans un bus à Jérusalem ; 19 morts, 74 blessés
- 16 juillet 2002 : attaque terroriste d'un bus : 9 tués et 20 blessés.
- 31 juillet 2002 : attentat-suicide à la cafétéria de l'Université Hébraïque de Jérusalem ; 9 morts, et 85 blessés
- 4 août 2002 : 9 morts et 50 blessés dans un attentat suicide visant les passagers du bus n° 361 à Meron dans le nord d'Israël
- 19 septembre 2002 : attentat-suicide à Tel-Aviv, bus n° 4 : 6 morts et 70 blessés
- 10 octobre 2002 : attentat-suicide à Geha (près de Tel Aviv, bus n° 87 : 1 mort et 30 blessés
- 21 novembre 2002 : attentat-suicide près de Jérusalem, bus n° 20 : 11 morts et 50 blessés
- 5 mars 2003 : attentat-suicide dans un bus allant à l'université de Haïfa ; 17 morts, 53 blessés
- 30 avril 2003 : quelques heures après la nomination de Mahmoud Abbas comme Premier ministre palestinien, attentat-suicide à Tel-Aviv, au café Mike's Place (3 morts, dont la Française Caroline Hass, et 60 blessés)
- 17 mai 2003 : un attentat-suicide à Hébron tue Gadi Lévy et sa femme Dina agés de 31 et 37 ans
- 18 mai 2003 : attentat-suicide à Jérusalem, bus n° 6 : 7 morts et 20 blessés
- 11 juin 2003 : attentat-suicide à Jérusalem, bus n° 14A : 17 morts et 100 blessés
- 19 août 2003 : attentat-suicide à Jérusalem, bus n° 2 : 23 morts et 130 blessés
- 9 septembre 2003 : attentat-suicide dans un café à Jérusalem, 7 morts et plus de 50 blessés
- 14 janvier 2004 Quatre Israéliens - trois soldats et un civil - ont été tués et 10 blessés quand une femme kamikaze a fait exploser une bombe au point de passage d'Erez dans la bande de Gaza.
- 6 mars 2004 Deux policiers palestiniens ont été tués dans une attaque terroriste du Hamas sur le point de passage d'Erez dans la bande de Gaza par des tirs de fusils et des voitures piégées.
- 14 mars 2004 Dix personnes ont été tuées et 16 blessées dans un double attentat suicide à Ashdod Port.
- 31 août 2004 Seize personnes ont été tuées et 100 blessées dans un double attentat suicide sur deux bus de la ville de Beersheba.
- 13 janvier 2005 Le jeudi soir, peu avant la clôture du point de passage de Karni dans la bande de Gaza, les terroristes du Hamas ont fait exploser une bombe du côté palestinien du passage, soufflant un trou dans la porte par lequel des terroristes palestiniens se sont infiltrés et ont ouvert le feu sur des civils israéliens. Suite à l'explosion et au cours des échanges de tirs, six civils israéliens et trois terroristes palestiniens ont été tués, et cinq civils israéliens ont été blessés.
- 28 août 2005 Un kamikaze s'est fait exploser hors de la Station Centrale d'autobus de Beersheba. 52 personnes ont été blessées dont deux gardes de sécurité gravement.
Activités politiques
Le Hamas s'engage aussi dans les domaines civils et politiques et a, par exemple, ses propres candidats lors des élections pour les chambres de commerce de Jordanie occidentale. Il gagne 74 des 132 sièges au parlement palestinien issu des législatives de janvier 2006.
Structuré, il œuvre avec des organisations œuvrant autant en secret qu'officiellement. Il recrute des nouveaux membres et récolte des dons dans les mosquées et les centres sociaux. Il organise ses activités et distribue des documents à vocation politique.
Mouvement caritatif
Le Hamas soutient de nombreux programmes d'aide et de formation, avec le financement d'un certain nombre d'activités économiques locales : création d'orphelinats, de dispensaires, élevage, production de vêtements pour l'emploi des femmes, mise en place de réseaux scolaire, etc. [75] Il utilise un réseau d'associations de collecte de fonds implantées dans certains pays européens. [76] Surtout parmi ces associations figurait une association basée en France, le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP), mais aussi l'Association de Secours Palestinien (ASP) installée en Suisse, et le Palestinian Relief and Development Fund (Interpal) basé à Londres.
Programmes télévisés et sites web pour enfants
Al Fateh, le site web du Hamas dédié aux enfants[77], et Al-Aqsa TV, la chaîne de télévision fondée par le Hamas[78] sont des moyens de communication, d'«endoctrinement» selon certains analystes[79] utilisés par cette organisation. Cependant, le Hamas affirme que ces médias seraient pleinement indépendants et rejette toute responsabilité directe sur certains programmes à destination des enfants. [80][81]
Localisation
Le Hamas est essentiellement présent dans la bande de Gaza et en Cisjordanie mais aussi dans les camps de réfugiés palestiniens dans les pays arabes limitrophes (voir liste des camps de réfugiés palestiniens).
Certains leaders comme par exemple le chef politique du Hamas, Khaled Machaal sont basés à Damas.
Le Hamas dispose aussi de centres d'entraînement miltaires en Syrie, au Liban, en Iran et au Soudan. [82]
Position de l'Union européenne
Le 6 septembre 2003, les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne dénoncent les «pratiques terroristes» du Hamas et de ses sous-organisations[83]. Quant à la France, elle s'est un temps opposée à l'ajout du Hamas dans la liste de l'Union européenne, jusqu'à ce que, interrogé à ce sujet par le quotidien israélien Haaretz le 19 juillet 2005, Jacques Chirac déclare : «le Hamas est une organisation terroriste qui ne peut être un interlocuteur de la communauté internationale tant qu'il ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas le droit à l'existence d'Israël. C'est la position de l'Union européenne ; elle est sans ambiguïté et ne changera pas.»[83]
Mais depuis la guerre de Gaza 2008-2009, certains chefs d'États et de représentants de certains pays jadis hostiles font des rencontres avec le Hamas et nombre de pays commencent à le reconnaître comme un interlocuteur pour trouver une issue au problème israélo-palestinien[réf. nécessaire]
Voir aussi
Bibliographie
- Khaled Hroub, Le Hamas, Démopolis, 2008.
Liens externes
- Version arabe de la Charte du Hamas : Jean-François Legrain, 'Les voix du soulèvement palestinien 1987-1988', Le Caire, Centre d'Études et de Documentation Économique, Juridique et Sociale (CEDEJ), 1991, p. 211-231.
- Version arabe de la Charte sur le site islamonline. net
- Traduction française de la Charte par Jean-François Legrain, chercheur au CNRS
- (en) Traduction anglaise de la Charte du Hamas
Notes et références
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