Monde

La représentation du monde est la totalité des données géodésiques, astronomiques, géographiques, naturelles, historiques, symboliques ou monumentales, et évidemment aussi linguistiques, qui participent à la vie d'un groupe humain.


Catégories :

Géographie - Métaphysique

Évolution de la représentation du monde en occident

La représentation du monde est la totalité des données géodésiques, astronomiques, géographiques, naturelles, historiques, symboliques ou monumentales, et évidemment aussi linguistiques, qui participent à la vie d'un groupe humain.

Pour la représentation géodésique :

Article détaillé : Figure de la Terre.

La représentation du monde a évolué dans l'histoire, par suite d'échanges entre les civilisations.

Pendant l'Antiquité : déjà une évolution des représentations

Article détaillé : Figure de la Terre dans l'Antiquité.

Dans les temps les plus anciens de l'Histoire, le monde était compris comme la totalité des terres et des zones navigables connues (nommé œkoumène). On n'imaginait pas tandis que le monde pût être autrement que plat. En effet, l'horizon apparaît à l'être humain comme une ligne droite.

Dans les débuts de la civilisation grecque, on pensait, surtout à l'école ionienne de Milet, que la terre était plate. Le géographe Anaximandre l'imaginait comme un tambour, et donna même une estimation de son épaisseur.

Puis, à partir de Pythagore, et de Parménide (philosophe grec présocratique de l'école éléatique), on comprit que la Terre était sphérique.

Hérodote en resta à une représentation plate.

Platon et Aristote, et la majorité des grands philosophes grecs de la période classique et des périodes ultérieures, se rangèrent à cette représentation sphérique de la Terre, de même, évidemment, que les astronomes (Eudoxe, Eratosthène, Hipparque, Ptolémée... ), qui la fondèrent sur des bases plus scientifiques que philosophiques.

Aristarque de Samos fut parmi les seuls à suggérer que la Terre pouvait tourner autour du Soleil (héliocentrisme).

Début du Moyen Âge : retour à une représentation plate

Article détaillé : Figure de la Terre au Moyen Âge.

Avec les grandes invasions, les conditions de vie des hommes du début du Moyen Âge devinrent complexe, et ne permettaient guère de se préoccuper de sciences spéculatives.

Le modèle de la Terre sphérique avait fini par s'imposer dans les milieux instruits et surtout chez les théologiens chrétiens d'Alexandrie. Mais d'autres chrétiens, comme par exemple le voyageur Cosmas Indicopleustès au VIe siècle, croyaient que la terre était plate.

Avec la représentation du Monde dite TO qui reprenait les données de La Genèse jusqu'à la dispersion des peuples après Noé, on revint à la représentation d'Hécatée de Milet du 6ème S. av. J. C, d'un Monde en forme de galette, entourée par un océan en forme de bande. Au lieu d'être disposés autour de la Mer "méditerranée" où la civilisation grecque avait pris son essor, les trois continents du monde se trouvaient recentrés au lieu de leur jonction en Asie Mineure, à l'emplacement supposé de l'ancien Éden où le Monde avait commencé, à celui de l'échouage de l'Arche de Noé, dans les régions de l'Histoire Sainte et de la Vie de Jésus.

En réalité, rien dans La Genèse ne s'opposait à une conception sphérique de la Terre, et Jésus n'avait jamais abordé ce genre de considérations.

En Orient, Byzance, et peut-être aussi l'Arménie, sont restés un foyer de conservation de manuscrits grecs antiques, prenant en partie le relais d'Alexandrie. Les lettrés des communautés juives établies en Mésopotamie, ont probablement continué à pratiquer l'art du calcul astronomique que les anciens Chaldéens avaient poussé si loin.

Avec Bède le Vénérable (IXe siècle), l'Occident commence à reprendre en latin l'étude des sciences (voir science du Moyen Âge) avec les arts libéraux et le calcul du temps (comput).

Pendant ce temps, les Perses, qui se trouvaient au carrefour de la Grèce, de l'Inde, de l'Égypte, et de la Mésopotamie, conservaient peut-être le modèle d'une terre sphérique pour concilier les observations astronomiques, le comput et les connaissances géographiques anciennes.

Avec la conquête de l'Iran par les musulmans, il y eut à partir du Xe siècle, des astronomes arabo-musulmans, le plus fréquemment Perses, qui traduisaient et adaptaient en arabe les traités des auteurs antiques et qui développèrent leur science d'une façon plus approfondie.

Cette situation perdura jusqu'au XIIe siècle à peu près, époque d'échanges culturels plus fructueux.

Bas Moyen Âge : représentation sphérique simplifiée

Les contacts avec les Arabo-musulmans firent prendre conscience aux occidentaux de leurs retards dans le domaine scientifique. Albert le Grand et Roger Bacon, qui introduisirent au XIIIe siècle la connaissance issue des sciences grecque et arabe dans les universités occidentales, avaient conscience que la terre était sphérique. On en vint à développer des enseignements philosophiques bien plus élaborés, intégrant la philosophie d'Aristote surtout. Ptolémée devint la référence en matière géographique et astronomique. Cependant, la géographie n'était pas véritablement enseignée.

La conscience de la forme sphérique de la Terre s'accompagna d'une représentation simplifiée des terres émergées : Avant les voyages de Christophe Colomb, par exemple, on pensait le plus souvent que les terres émergées n'occupaient que l'hémisphère nord, et se situaient dans un secteur d'environ 180°.

Cette représentation était le résultat des récits des missions de franciscains (Guillaume de Rubrouck…) et de dominicains en Asie (empire mongole en particulier, où on cherchait à reprendre contact avec des nestoriens), mais également Chine, et en particulier du voyage de retour par mer de Marco Polo, qui prouvait qu'on pouvait contourner l'Asie par le sud. Le sud de l'Afrique était beaucoup ignoré.

On prit conscience que la mer Caspienne ne s'étendait pas jusqu'au nord du globe terrestre.

Renaissance des XVe XVIe siècles : un nouveau monde

Article détaillé : Figure de la Terre à la Renaissance.

À partir du XIVe siècle, on sentait quoiqu'il était envisageable théoriquement de faire le tour de la Terre.

Le livre des merveilles du monde écrit entre (1355-1357) par l'explorateur Jean de Mandeville après un voyage de 34 ans en Extrême-Orient, laissait entendre la possibilité d'une circumnavigation. Même si Jean de Mandeville se présentait comme un chevalier anglais, et au-delà de ses «impostures», la rédaction de son ouvrage en trois versions et en 250 exemplaires, puis sa diffusion dans un ensemble de langues vernaculaires, répandit dans la société moins cultivée d'Occident ces possibilités de circumnavigation, et ne furent pas sans influencer un certain Christophe Colomb, pendant sa jeunesse.

D'autres références à cette époque furent Marin de Tyr, Toscanelli, l'Imago mundi du cardinal Pierre d'Ailly. Cependant, on ne connaissait pas avec exactitude la valeur du rayon terrestre (Ptolémée et Ératosthène divergeaient sur ce point) et , évidemment, on n'imaginait pas l'existence d'autres continents que l'Europe, l'Afrique et l'Asie. Christophe Colomb avait un exemplaire de l'Imago mundi.

En 1491, Martin Behaim élabora le premier globe terrestre.

Les voyages de Vasco de Gama (contournement de l'Afrique), de Christophe Colomb (Amérique centrale), de Magellan (tour du monde), de Jacques Cartier (Canada) apportèrent un changement important de représentation :

Ainsi les grands voyageurs du XIVe et du XVe siècles Marco Polo, Vasco de Gama, Christophe Colomb, démontrèrent que le monde était plus vaste qu'on ne le croyait, avec la découverte de ce «nouveau monde».

Époque classique : héliocentrisme

En occident (après les astronomes chinois), la révolution copernicienne montra que la terre n'était pas le centre de l'Univers, au sens des forces de la physique.

On pouvait imaginer d'autres planètes accueillant une vie comparable à celle qui existe sur terre.

Un tel changement de représentation ne fut pas sans créer certaines difficultés dans les relations entre science et foi. Il est certain que l'interprétation trop littérale des passages cosmologiques de l'Ancien Testament (ou de la métaphysique d'Aristote) a entraîné certaines incompréhensions.

Époque contemporaine : des enjeux à l'échelle du monde

Avec l'avènement des moyens de transport et de communication modernes, la perception relative de la taille du monde se réduit : toute partie du monde est accessible en un temps bref à l'échelle d'une vie humaine.

Parallèlement, la taille de l'univers observable par les moyens astronomiques contemporains (radiotélescopes, télescopes spatiaux) nous paraît illimitément plus grande qu'à l'époque des Lumières : le Soleil est une étoile parmi des milliards dans la Voie lactée. Cependant, on n'a pas de preuve directe qu'il existe un système stellaire aussi évolué que le système solaire avec ses huit planètes. On n'a pas non plus trouvé de planète où il y ait la vie. Même si on a réussi à détecter des planètes en dehors du système solaire (donc qui gravitent autour d'une autre étoile que le Soleil, en mai 2009, on en a dénombré plus de 340), il est bien complexe de savoir si la vie existe sur ces "exoplanètes", et la chance que l'humanité y accède un jour semble nulle.

D'autre part, la population mondiale est de plus de 6 milliards d'individus, au lieu de 700 millions à peu près à l'époque des Lumières.

Il existe par conséquent de sérieux enjeux d'accès aux ressources naturelles (pétrole, énergie, matières premières, eau), et de répartition des richesses sur la terre, avec les problèmes sociaux que cela pose, et les enjeux géopolitiques que cela représente.

Les États-Unis ont pris conscience à la fin des années 1980 que leur suprématie sur le monde était menacée par la montée en puissance de la Chine. Le livre La terre est plate : Une brève histoire du XXIe siècle de Thomas L. Friedman, Laurent Bury, fit prendre conscience au peuple américain de l'obligation de se mobiliser autour d'un projet fédérateur. Ce type d'ouvrage illustre la puissance symbolique des représentations du monde sur les phénomènes sociaux.

Langues

Il existe une très grande diversité de langues dans le monde (voir dictionnaire des langues). Parmi les 6000 langues connues, à peu près 2000 sont parlées sur le continent africain.

Les langues font partie de familles linguistiques, au sein desquelles on retrouve certaines affinités qui correspondent aux cultures de ces pays.

Dans énormément de pays du monde, il existe non seulement une langue officielle, celle du gouvernement et du droit[1], mais il existe aussi des langues régionales, des langues transfrontalières, ... qui traduisent la diversité culturelle et font partie du patrimoine culturel mondial.

Le phénomène de mondialisation, porté par le développement de la Toile et des institutions internationales, nécessite de gérer le multilinguisme. Sur le continent américain, cœxistent essentiellement quatre langues (anglais, espagnol, portugais, et français). Des séminaires interaméricains de gestion des langues ont eu lieu pour mettre en œuvre concrètement des politiques linguistiques sur ce continent.

Certains États, qui comportent plusieurs nations comme le Canada, gèrent le bilinguisme au niveau de leur gouvernement.

Toutes les langues de l'Union européenne ont un statut précis. Outre les vingt-trois langues officielles, l'Union européenne reconnaît, habituellement, les langues régionales et transfrontalières, mais aussi les autres langues minoritaires qui se trouveraient être reconnues comme langue officielle par un des États.

Au niveau des organismes mondiaux, seules quelques langues sont reconnues comme langues officielles. Par exemple les six langues officielles de l'Organisation des Nations unies sont l'anglais, le français, l'espagnol, l'arabe, le chinois, le russe. Celle du Fonds monétaire international et de l'Organisation mondiale du commerce est l'anglais.

La prééminence prise depuis quelques années par les questions commerciales et financières comparé à la politique ainsi qu'à la culture, font que la langue de travail devient l'anglais d'affaires dans l'ensemble des organismes internationaux. Ce caractère de langue véhiculaire se retrouve actuellement dans la gouvernance d'Internet.

Citation

«Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse l'ensemble des idées des premières». Montesquieu

Voir aussi

Notre monde

Mondialisation

Géographie et explorations

Univers selon l'astronomie et l'astrophysique

Dans la fiction

Références

  1. En France, le français est , préférentiellement au latin, la langue officielle du droit, de l'administration, depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539. Elle est aussi, depuis cette date, celle de l'enseignement, de l'édition, des relations professionnelles, commerciales et financières).

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/11/2010.
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