Toponymie
La toponymie est la science qui étudie les noms de lieux. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, mais également leurs transformations au fil des siècles et enfin d'étudier leur impact sur les sociétés.
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Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Un toponyme est un nom de lieu. Le mot toponyme est constitué du préfixe grec... Un toponyme d'entité naturelle est un nom de lieu qui sert à désigner un espace... (source : pages.globetrotter)
- ... Toponymie du Canada. Avis important aux usagers de la recherche de Toponymes ! Toponymie du Canada. Les noms géographiques du Canada... (source : toponymes.rncan.gc)
La toponymie est la science qui étudie les noms de lieux (toponymes). Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, mais également leurs transformations au fil des siècles et enfin d'étudier leur impact sur les sociétés. Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), elle fait partie de l'onomastique (étude des noms propres), elle-même branche de la linguistique. Le nom des habitants découlant des toponymes est l'ethnonyme ou le gentilé.
Le domaine de la toponymie est vaste. Cette science étudie en effet les noms de lieux habités (villes, bourgs, villages, hameaux et écarts) ou non habités (lieux-dits), mais également les noms liés au relief, aux rivières, aux voies de communication (routes, rues). Elle peut aussi aborder des domaines plus restreints (noms de villas ou d'hôtels, par exemple).
Glossaire succinct
- Toponyme : nom propre de lieu.
- Hagiotoponyme : les hagiotoponymes forment une catégorie dérivationnelle de toponymes ; il s'agit des toponymes provenant d'un nom de saint.
- Hydronyme : les hydronymes forment une catégorie référentielle de toponymes ; il s'agit des toponymes référant à une entité spatiale comportant le trait «+ eau» (telle que cours d'eau, plan d'eau, source, chute d'eau, etc. ).
- Microtoponyme : toponyme d'une échelle inférieure à la commune, au village ou à l'habitat groupé.
- Odonyme (quelquefois écrit hodonyme) : les odonymes forment une catégorie référentielle de toponymes ; il s'agit des toponymes référant à une voie de communication.
- Oronyme : les oronymes forment une catégorie référentielle de toponymes ; il s'agit des toponymes référant à une entité spatiale comportant le trait «+ relief» (sommet, vallon, plaine, replat, etc. ).
Normalisation
La normalisation internationale des noms de lieux est étudiée à l'échelle internationale par le Groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG). Ce groupe comprend plusieurs divisions :
- la division francophone, créée en 1998 (site internet : http ://www. toponymiefrancophone. org/divfranco/),
- la division romano-hellenique (site internet : http ://www. igmi. org),
- la division germanophone et néerlandophone (site internet : http ://www. bkg. bund. de/kartographie/stagn/stagn. htm),
- la division de l'Europe du Centre-est et du Sud-est (site internet http ://ungegn. cgi. hr/),
- la division nordique (site internet : http ://nordendivision. nfi. ku. dk/),
- la division baltique (site internet : http ://www. eki. ee/knn/ungegn/index. htm).
Le GENUNG comporte plusieurs groupes de travail :
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Il importe que les gouvernements de la francophonie et des États francophiles désireux de voir leurs autorités toponymiques bénéficier des retombées des travaux de la division francophone mandatent ces dernières pour qu'elles prennent part aux travaux du GENUNG.
La commission de toponymie de l'IGN représente le Gouvernement français aux conférences des Nations unies pour la normalisation des noms géographiques. Ces conférences ont pour but d'examiner les problèmes posés par l'utilisation des noms géographiques dans les communications autant nationales qu'internatinales, et de proposer des solutions en vue de la normalisation de leur transcription sur les documents cartographiques.
Toponymistes
Auguste Longnon (1844-1911) est reconnu comme le fondateur en France d'une toponymie véritablement méthodique et systématique, avec son ouvrage Noms de lieux de la France, paru en 1920. Par la suite, d'autres chercheurs ont développé les travaux de Longnon, surtout Albert Dauzat (1877-1955), Marcel Baudot (1902-1992), Charles Rostaing (1904-1999), et Ernest Nègre (1907-2000) avec la Toponymie générale de la France en trois volumes. Les spécialistes qui continuent actuellement d'approfondir les recherches toponymiques sont Marie-Thérèse Morlet, Marianne Mulon, Paul Fabre, Stéphane Gendron, Michel Morvan, etc.
Les toponymistes remarquables dans le monde anglosaxon sont les Britanniques Richard Coates, Margaret Gelling, Oliver Padel, Albert Hugh Smith, Isaac Taylor, William J. Watson, et l'Américain George R. Stewart. Il faut noter aussi le Suédois Eilert Ekwall.
Typographie des toponymes en français
France
La graphie des toponymes officiels français (ceux des entités administratives : régions, départements, arrondissements, cantons, communes) est fixée par l'édition la plus récente du Code officiel géographique publié par l'Insee[1]. Voici les principales règles typographiques :
- tous les substantifs et adjectifs prennent une majuscule ;
- les articles, prépositions, conjonctions et adverbes prennent une majuscule en début de nom et une minuscule à l'intérieur du nom, à l'exception de Hors, qui prend toujours une majuscule, et des prépositions localisées en fin de toponyme, qui prennent aussi une majuscule ;
- les toponymes officiels composés de localités administrativement organisées comportent un trait d'union entre l'ensemble des termes, sauf après l'article d'origine ou quand il y a une apostrophe. [2]
- Exemples : L'Île-Rousse, La Roche-sur-Yon, Saint-Vincent-et-Grenadines, Villeneuve-d'Ascq.
Exceptions : Pays de la Loire, Territoire de Belfort et l'espace après «Côte» dans Provence-Alpes-Côte d'Azur. On ne met pas non plus de traits d'union dans la partie non officielle d'un toponyme (Saint-Paul de Vence) ou d'un surnom géographique (la Côte d'Azur).
La règle est obligatoire sur l'ensemble des panneaux officiels (encadrés de rouge) de communes à l'entrée d'une agglomération, les départements et régions (sauf les exceptions ci-dessus), mais n'est pas forcément appliquée de façon cohérente sur les autres panneaux (lieux-dits, bâtiments administratifs), les noms de rivières (la Sèvre niortaise), d'îles (l'Île d'Yeu sert à désigner l'île ayant plusieurs communes, mais on ne peut détacher le mot Île du toponyme) et de montagnes (le mont Sainte-Odile, le mont Blanc mais le massif du Mont-Blanc), la distinction étant quelquefois indispensable avec les noms de communes (le mont d'Or est le nom du mont géographique, le Mont-d'Or est la commune).
Noms des entités politiques et administratives
Les mêmes règles que pour les noms de rues (voir Noms de voies et d'organismes) s'appliquent aux unités administratives et politiques françaises ou dont le nom a été, partiellement ou complètement, francisé. La règle s'applique aussi à nombre de noms du domaine de la géographie physique.
L'«unionisation» entraîne la naissance d'une majuscule dans l'ensemble des noms et adjectifs unis dans l'expression. Trait d'union et majuscule sont par conséquent les outils d'élaboration des noms composés des unités administratives et politiques.
Ex. : Loire-Atlantique, Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin, Basse-Normandie, Côtes-d'Armor, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Virginie-Occidentale, Chanteloup-les-Vignes, Cap-Vert, Bohême-du-Sud, États-Unis, etc.
La partie du nom qui sera «unionisée» est ce qu'on nomme le spécifique (le nom «propre»), par opposition au générique (nom «commun»).
Ainsi, dans «département du Pas-de-Calais», «département» est générique, «Pas-de-Calais» est spécifique. Dans «pas de Calais», «pas» est un générique (synonyme de détroit), «Calais» est spécifique.
De même, on fera la différence entre :
- la province de l'Île-du-Prince-Édouard et l'île du Prince-Édouard qui donne son nom à la province ;
- le massif du Mont-Blanc et le mont Blanc ;
- la République du Cap-Vert et le cap Vert ;
La logique, si l'application de cette règle était et avait toujours été respectée, voudrait qu'on fasse la différence entre l'Afrique du Sud comme synonyme d'«Afrique australe» et l'Afrique-du-Sud, l'État (tout comme «Timor oriental» et «Timor-Oriental», «îles Salomon» et «Îles-Salomon»). On ne rencontre guère plus «Irlande-du-Nord». De même, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale ou Frioul-Vénétie-Julienne ne sont pas forcément les formes les plus courantes. L'usage n'a pas non plus retenu cette règle qui aurait permis de différencier le pays basque, région humaine et historique, et le Pays-Basque, l'unité administrative qu'est la Communauté autonome basque.
Sur l'évolution de cette règle, voir les notes de Jean-Pierre Lacroux :
«III. La tradition française était d'une grande limpidité. C'était trop beau. Elle s'est progressivement dégradée, au point de devenir déconcertante, quasi inexplicable. Il est actuellement «recommandé» de traiter différemment des entités identiques, d'appliquer à leurs noms des règles jusqu'alors réservées à d'autres catégories d'appellations propres, etc. Des spécialistes membres de commissions officielles de terminologie, ministres, etc. ) nous enseignent que les formes «Cap-Vert, Pays-Bas», imposées par l'usage — sous-entendu : archaïque et un brin fantaisiste —, sont des exceptions à la «règle» qui veut que l'adjectif postposé conserve la minuscule d'origine (principe il est vrai applicable à plusieurs catégories d'appellations propres) et ne soit pas lié par un trait d'union au nom qui le précède… Cette «règle» n'existe que dans le chef de ceux qui sont prêts à compliquer la «grammaire orthotypographique» dans l'unique dessein d'entériner l'ensemble des dérapages du mauvais usage. «Cap-Vert» ou «Pays-Bas» ne sont pas des exceptions mais des formes qui respectent la règle française. Il faut être singulièrement audacieux pour affirmer que seul l'usage (la routine…) les a imposées, tandis que c'est la «règle» qui nous donne {les Samoa occidentales}.L'ennui… c'est que les greffiers de l'usage sont d'une incohérence (interne et externe) assez
troublante (pour l'usager) [3].»
Antonomases
Les antonomases (noms propres utilisés comme noms communs ou inversement) constituant des appellations d'origine s'écrivent avec une minuscule :
- un verre de bordeaux ;
- une coupe de champagne ;
- du saint-émilion ; un morceau de camembert ; du roquefort ; du saint-nectaire ;
- un havane ;
- un particulièrement beau sèvres.
La majuscule est cependant maintenue si le lieu est cité comme tel :
- les vins de Bordeaux ; le vignoble de Saint-Émilion ;
- la tomme de Savoie ;
- la porcelaine de Limoges.
Certaines appellations appliquent simultanément ces deux règles :
- un camembert de Normandie ; du brie de Meaux.
Québec
Au Canada, la règle du gouvernement fédéral veut que les toponymes (dont les noms de ville) ne se traduisent pas (ni du français, ni de l'anglais), exception faite pour quelques toponymes d'intérêt pancanadien dont la liste se trouve ici : [1]. On pourrait aussi faire exception pour certains noms de grandes villes qui ont une forme française courante : Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) et Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador) en étant les exemples principaux.
Les spécifiques des toponymes français au Canada sont toujours reliés par des traits d'union : Sainte-Anne-de-Bellevue ; chemin de la Côte-des-Neiges ; lieu historique national du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine. Ainsi, on parlera de l'île du Prince-Édouard (qui est une île qui se nomme «Prince-Édouard»), mais l'Île-du-Prince-Édouard (qui est une province qui se nomme «Île-du-Prince-Édouard». ) Les particules nobiliaires ne prennent pas de trait d'union, mais on met une majuscule : rue Jean-De La Fontaine, ruelle Nick-Auf Der Maur, rue De La Gauchetière, rue De Castelnau ; mais avenue de l'Église (spécifique est «Église»).
Or, les spécifiques de langue anglaise ne contiennent pas de traits d'union, quoiqu'ils soient incorporés dans un toponyme français : Kirkland Lake ; Ayer's Cliff ; l'avenue McGill College ; la rue City Councillors ; la côte du Beaver Hall (ces quatre derniers se trouvent au Québec). Mais : la rue Terry-Fox, le chemin Queen-Mary, l'église Saint-James (nom personnel, même avec titre ou forme anglais).
Les toponymes canadiens sont disponibles ici : http ://geonames. nrcan. gc. ca/info/tra_f. php. Pour des toponymes du Québec, on peut consulter le site de la Commission de toponymie : http ://www. toponymie. gouv. qc. ca/.
Belgique
L'usage est de ne pas lier prénom et nom par un trait d'union, par exemple Place Eugène Flagey et non Place Eugène-Flagey (cf. Joseph Hanse, Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne, page 591).
L'exception concerne les saints. En ce qui concerne les noms de lieux ou de fêtes (et seulement dans ces cas-là) on met toujours une majuscule et un trait d'union :
- dans les noms d'églises, de monastères, de temples, de cathédrales, de basiliques, etc., par exemple la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la cathédrale Saint-Paul
- lorsque saint figure dans le nom d'une ville, d'un lieu, d'un édifice, d'une rue, par exemple les cliniques universitaires Saint-Luc.
Luxembourg
L'usage est de ne pas lier prénom et nom par un trait d'union dans les noms de rues, de boulevards, etc., comme en Belgique. Le cas des saints est aussi une exception à cette règle. Les établissements publics prennent une minuscule à la désignation mais des majuscules et traits d'union au nom propre, par exemple lycée Michel-Rodange ; à l'exception de l'Université du Luxembourg, institution unique. Référence : Guide de rédaction
Notes et références
- insee. fr, Code officiel géographique 2007
- La politique de regroupement de communes a abouti en France à des appellations à rallonge telles que Saint-Rémy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson.
- Orthographe & typographie française, Dictionnaire raisonné, Jean-Pierre Lacroux (p. 158 du PDF ou p. 134 dans la numérotation de l'auteur).
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Division francophone du Groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques
- (fr) Insee - Code Officiel Géographique
- (fr) IGN - Charte de toponymie du territoire français
- (fr) La toponymie : un patrimoine menacé ? (séminaire «Langue nationale et mondialisation : enjeux et défis pour le français»)
- (fr) Néotoponymie : formes et enjeux de l'expression des territoires émergents. Dossier en ligne de la revue l'Espace politique
- (fr) Site contenant des articles en ligne sur la toponymie en Morvan et Bourgogne
- (fr) Site contenant des articles en ligne sur la toponymie en Région Centre-Val de Loire, France
- (fr) Site présentant un atlas des différents découpages du territoire au cours des siècles depuis l'Antiquité et un dictionnaire des noms de lieux
- (fr) Arbres et lieux : site présentant un ouvrage concernant les noms de lieux en rapport avec les arbres et la forêt, les "dendronymes"
- (fr) Denis Jeanson, Dictionnaire Topographique de la Région Centre - Val de Loire
- (en) Liens du groupe d'experts de l'ONU sur la toponymie
- (en) Getty Thesaurus of geographic names (TGN) - 900 000 noms de lieux
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